Les revivals commémoratifs, neuf fois sur dix, c’est une tannée sans nom. Évènement majeur et mythifié à qui mieux-mieux de la culture pop, le festival de Woodstock (Sly, Joe, Jimi, Janis, etc.) n’échappe évidemment pas à la règle. Woodstock 94 ? Une catastrophe. Woodstock 99 ? Tout bonnement le « Pire Festival De Tous Les Temps », selon cet article plutôt complet sur le sujet. Woodstock 2019, en août prochain ? Jay-Z et Miley Cyrus dans un simili-Coachella sur un circuit de Formule 1 : ai-je besoin d’en dire davantage ?
Mais vu que Woodstock, l’original, ne s’est absolument pas passé dans la ville du même nom mais du côté de Bethel, à cent bornes de là, c’est pas très étonnant de constater qu’un des hommages scéniques les plus louables à la fameuse réunion hippie de 1969 se passe loin de chez l’Oncle Sam – du côté, devinez quoi, de Bordeaux.
Merci donc à L’Astrodøme, et à ses Astroshøws estivaux de haut vol, de convier dans la soirée du jeudi 4 juillet un plateau qui habille la Fée Électricité de toutes les parures psyché possibles : le garage-pop de Volage, le glam-punk de Stone Dead qui hissera haut le pavillon portugais, le stoner rock de Yawning Man, groupe dont les generator parties dans le désert californien ont ouvert grand la voie à Kyuss et Queens of The Stone Age. Et en guise de joyeuse conclusion, les Brésiliens de Boogarins. apporteront à la soirée une note tropicaliste qui rappellera en passant que ce mouvement a émergé aux débuts de la dictature militaire – toute ressemblance avec des évènements actuels serait bien évidemment fortuite …
Et deux semaines plus tard …
Tadaaa ! C’est Le Villejuif Underground qui déboule en ville ! Deux ans après leur super passage à Barbey, revoici sur les tréteaux bordelais Nathan Roche et sa bande d’allumés notoires (qui étaient il n’y a pas si longtemps « À la dérive » sur nos ondes), un remarquable deuxième album sous le bras. Mais si les chansons de When Will the Flies in Deauville Drop ? valent le détour une fois, dix fois, mille fois (et davantage encore) dans leur version studio, en live c’est encore autre chose. Avec son intenable Australien de chanteur-poète au premier plan, le V.U. a tout du groupe exaltant dont on rêverait pour fantasmer à rebours ses années d’adolescence – ou pour les vivre, tout simplement. Ça tombe bien : il est là ce groupe, en chair et en os, en tubes under the radar et en frasques de slackers sans filtre.
Et pour que la fête gagne encore en intensité, cette soirée vrombissante accueillera, à proximité des rampes, rails et autres quarter-pipes du Skatepark des Chartrons, les trois Slift. Qui c’est ça, Slift ? Des rejetons spirituels des Oh Sees venus de la Ville Rose pour vous faire voyager, potards dans le rouge, dans leur Planète Inexplorée. Oh, et il y aura aussi le shoegaze des fougueux Girondins de Cosmopaark, derniers jokers sortis de la manche de Flippin’ Freaks.
Vu de ces Astroshøws, l’été s’annonce encore plus chaud qu’annoncé.