Latin Fever est l’indispensable guide pour qui veut tout savoir des musiques latines et brésiliennes. Fort de ces 103 références proposées, La FNAC et GM Editions ont choisi de rééditer en version remasterisée 6 albums phare enregistrées entre 1954 et 1968.
Ces 33 tours aux pochettes empruntées aux originales et aux rondelles de vinyle transparent colorés sont comme le prolongement de l’adage cher à Tito Puente selon lequel : « Sans danse, pas de musique, et sans danse, la musique ne saurait-être populaire ! ».
Eh bien dansez maintenant !
Latin Fever : un guide édité par la Fnac et GM Editions, en partenariat avec Nova, pour une discothèque “latino” idéale y unico.
Os Mutantes. Os Mutantes (1968)
Un album de mutants pour des mutants. Originaires de São Paulo, Os Mutantes pénètre les arcanes du rock psychédélique, de la pop et du blues, découvrant des passages si ce n’est secrets, du moins pas encore frayés, qui leur ont permis de les faire sonner depuis la plus grande ville du Brésil. Formé en 1966 et évidemment lié à la création du tropicalisme, ce groupe à l’effectif évolutif a splitté en 1978 avant de se reformer huit ans plus tard. Depuis sa création, Os Mutantes est vénéré par de nombreux musiciens, de Kurt Cobain à Jeff Beck, sans oublier David Byrne (Talking Heads) qui, en 1999, leur a consacré un album rétrospectif — Everything is Possible : The Best of Os Mutantes — sur son label Luaka Bop.
Caetano Veloso. Caetano Veloso (1968)
Il est de ceux qui ont dessiné les contours d’une musique brésilienne, réellement populaire et naturellement ouverte au monde. Inspirée et inspirante ! L’auteur de Tropicalia, la chanson qui donna son nom au mouvement musical qui révolutionna la MPB à la fin des années 60, a enregistré cet album à son arrivée à Londres, où avec d’autres opposants à la dictature militaire, il s’était réfugié après un séjour dans les geôles de son pays. Un album éponyme pour affirmer que même si lui est exilé, son nom continue de résonner au Brésil et à travers le monde !
Caetano Veloso, Gilberto Gil, Tom Zé, Gal Costa, Nara Leão, Os Mutantes… Tropicália ou Panis et Circensis (1968)
Manifeste du mouvement tropicalisme, Tropicália ou Panis et Circensis donne en 1968 le ton d’une nouvelle musique populaire brésilienne dans un pays gouverné par des généraux depuis le coup d’État du 31 mars 1964. Cette douzaine de titres inscrite la MPB dans une géographie sonore plus large, nourrie de psychédélisme hippie sous obédience rock et de musiques expérimentales. Ces créateurs (Tom Zé, Gal Costa, Caetano Veloso, Gilberto Gil, Nara Leão ou les Paulistes d’Os Mutantes) ont tous plus ou moins 25 ans ; un bel âge pour imaginer révolutionner son pays par « la douceur, l’intelligence et l’audace » comme ils disent alors. Un programme qui fait rêver aujourd’hui encore !
Yma Sumac. Manbo ! (1954)
Certains titres de cet album d’Yma Sumac, enregistré en mono en 1954, sont des classiques que l’on fredonne sans même toujours en connaître le nom, et savoir qui en est le créateur, la créatrice en l’occurrence. Et quelle créatrice ! Cette chanteuse, née en 1922 dans un village péruvien, est capable de chevaucher des mélodies sur 5 octaves. Qui plus est, elle serait une des descendantes avérées d’Atahualpa, le dernier souverain de l’Empire Inca. Information validée en 1946 par le Consul Général du Pérou aux États-Unis où elle vient de s’installer et où elle décédera en 2008. La singularité de la voix de celle qui, enfant, cherchait à imiter le chant des oiseaux, et les orchestrations racées, typées, voire « typiques » comme on les appelait à l’époque, participent au mythe Yma Sumac.
Tito Puente. Dance Mania (1958)
Dance Mania de Tito Puente est un des succès discographiques du chanteur, percussionniste, vibraphoniste, pianiste et chef d’orchestre, né à New-York de parents portoricains. « Le Roi des Timbales » y déroule une douzaine de plages enthousiasmantes, taillées pour des parquets cirés, entre manbo, cha-cha-cha et des pointes de latin-jazz. Ce genre hybride qui a vu le jour dans les clubs de la Grosse Pomme, une quinzaine d’années plus tôt, connait, alors, un fort engouement du fait des rencontres entre musiciens des deux scènes, et aussi, et surtout, du fait des premiers imbroglios cubains. En effet, avant même le 1ᵉʳ janvier 1959, date de la prise du pouvoir à la Havane par Fidel Castro et ses amis, les musiciens latinos de New York rejoignent les bataillons du latin jazz afin de pouvoir continuer à s’exprimer.
La Lupe. Con El Diablo en El Cuerpo (1960)
Premier album de La Lupe (Lupe Victoria Yolí Raymond, de son vrai nom) Con el Diablo En El Cuerpo paru en 1960, a été enregistré à Cuba dans les jours qui ont suivi une série de concerts à guichets fermés dans un club de la capitale. Il faut dire que la chanteuse impose au fil de cette douzaine de titres, une sensualité ravageuse comme en témoigne ce Avec le diable au corps qui donne son nom à l’album. Elle y parle de la fièvre l’amour, de l’obsession du désir et de l’impatience que ces pensées font naître. On y entend aussi pour la première fois son adaptation en espagnol de « Fever », titre créé aux États-Unis en 1956 par Little Willie John et largement repris depuis.
Latin Fever : un guide édité par la Fnac GM Editions.