Nova Classics : « Percolator » de Stereolab.
Cet été, Radio Nova revisite ses propres classiques : les raretés de tout bord qui rythment notre antenne, de la soul-funk au hip-hop en passant par les musiques afro-latines et la pop. Aujourd’hui : « Percolator » de Stereolab.
Formation transmanche, Stereolab aura marqué les années 90 par une « avant-pop » sans pareil, nourrie au krautrock, à la funk et à la musique lounge.
À la fin des années 80, lors d’un concert à Paris, Laetitia Sadier rencontre le guitariste anglais Tim Gane : déçue par la scène parisienne, la chanteuse française décide alors de suivre Tim à Londres, où le couple créera bientôt Stereolab. L’esthétique hybride du groupe, difficile à appréhender pour le public, les inscrira à cheval entre underground et succès populaire.
En 1996 sort leur quatrième album: Emperor Tomato Ketchup, nommé ainsi d’après un film expérimental japonais. Il s’agit là sans doute de leur album le plus abouti, mêlant rythmes métronomiques et textures analogiques à une écriture plus accessible. Chantées en français ou en anglais, les paroles sont parfois cryptiques et ancrées dans des revendications socio-politiques : sur le plus funk « Percolator », Sadier alterne entre les deux langues, évoquant la peur d’un futur incertain offert par des dirigeants sans aucun sens de direction — aujourd’hui, le morceau sonne comme une vision prémonitoire du Brexit, voté exactement 20 ans après la sortie de l’ album.