Durant les prochaines semaines, en attendant leur réouverture, Nova donne la parole aux salles de spectacle et festivals amis de la radio.
Nous vous proposons un petit tour de France de ces structures qui font bouger activement la culture dans leurs régions. Ce sont nos partenaires et camarades que nous vous présentons aux six coins de l’hexagone. Qui sont-ils ? Que défendent-ils ? Quel est le dernier événement qui les a marqué et quels sont leurs espoirs pour 2021 ? Ils passent tou.t.es par notre petit questionnaire de rentrée.
Aujourd’hui, c’est au tour de l’équipe du Badaboum dans le quartier parisien de Bastille de répondre à notre questionnaire.
– Racontez-nous l’histoire de la salle. Quelle est sa philosophie / son identité
ANNE-YING : Le Badaboum est né il y a bientôt sept ans de la volonté de créer un lieu unique et protéiforme dédié à la musique et à la fête. Il a été pensé comme un espace de vie débridé et poreux où il est possible de circuler librement pour satisfaire n’importe quelle envie nocturne : un concert, un cocktail, un baiser, un fauteuil, un shot, une clope dans un fumoir à l’anglaise, une piste de danse moite, une soirée appart,…
BENJAMIN : Derrière le Badaboum, il y a trois mecs que je respecte beaucoup – Benoit Chaldoreille, Aurelien Antonini et Aurelien Delaeter – qui m’ont énormément apprit dans ce métier. J’y allais plus jeune comme client, avec une petite boule au ventre à l’entrée en espérant rentrer, et je suis très heureux et fier de pouvoir représenter à la DA des folles nuit de son Club.
– Quelle est votre couleur musicale / ligne artistique ?
BENJAMIN : J’ai toujours eu un gros penchant pour la house music, c’était d’ailleurs l’ADN de nos soirées Dure Vie ; d’abord parce que c’est une musique accessible, mais surtout parce qu’elle rend la fête joyeuse ! Maintenant, étiqueter un Club à une musique serait idiot, car les artistes exploitent des combinaisons infinies de genre : d’une house qui switch vers de la bass music en finissant même parfois sur de l’ambiant. Tout est permis.
Au retour on partira sur une programmation électronique variée faite de légendes US comme Kerri Chandler, Delano Smith, Moodyman ou Glenn Underground. Si on représente depuis l’ouverture la scène Française, on aura le devoir d’augmenter la cadence ! On va aussi élargir encore la place des filles avec la venue d’artistes comme Or:la, Courtesy, HAAi, Maxye, Marina Trench ou Roza Terenzi. Enfin, on entourera les guests de collectifs locaux qui auront plus que jamais besoin de s’exprimer : House of Underground, Increase the Groove, Hors Sol, Distrikt, Rakya, Sarcus !
ANNE-YING : J’avais envie de rester sur une programmation musicale éclectique pour deux raisons. D’une part, ma façon d’écouter et d’aimer la musique ; d’autre part, je trouve qu’il aurait été dommage de restreindre cette salle à une couleur musicale en particulier car sa configuration fonctionne bien avec toutes. Je garde, de toute façon, une propension à programmer des artistes qui touchent de près ou de loin aux musiques électroniques qui sont un peu l’essence du lieu dans son ensemble. Et en même temps, j’ai voulu développer un registre plus urbain d’une part, et plus « sombre » d’autre part, parce que la configuration de la salle fonctionne bien sur ces esthétiques-là : une salle carré, plutôt bas de plafond au-dessus de la fosse, la proximité avec une scène basse,… Une salle compacte avec une dynamique dansante très forte, on ne s’éparpille pas, on transpire, on s’échauffe. Et puis, elle est aussi agréable lorsqu’elle est prise à contre-pied, pour un moment de recueillement musical, avec des esthétiques plus douces et moins « sauvages ».
– Un des derniers événements / concerts programmés qui vous a tout particulièrement marqué.
ANNE-YING : Je dirais le concert de Tropical Fuckstorm en novembre 2019. C’était un dimanche, c’était à la fois punk, psyché, foutraque, libre. Un des meilleurs groupes que j’ai vu sur scène, très grosse claque
Et celui de Balladur, en novembre 2019 aussi, ils ont joué au milieu de salle avec le public autour, c’était presque confidentiel, il y avait de la magie.
BENJAMIN : Le passage au club des italiens de Nu Guinea était très attendu, ce sont des artistes que j’adore et que j’avais toujours voulu programmer. Ils ont proposé une soirée un peu hors des codes clubs et c’était canon. Ajoute la participation de Pablo Valentino, le mélange était juste incroyable !
Le 25 Janvier 2020 on devait recevoir Bellaire. Tout était complet et on croulait sous les demandes. 48h avant, annulation pour un problème de santé, on a du trouver en 48h un DJ pour le remplacer, et j’ai fait appel a mon ami Damiano Von Eckert, les gens ont préféré garder leur billet et nous faire confiance. Le set all night et c’était grandiose, le Badaboum a voyagé pendant 6h avec un standing ovation à la fin de la soirée… Un vrai beau moment !
– Quelles sont vos projets / concerts / festivals / envies / utopies pour 2021 ?
BENJAMIN : Cet été, une collaboration avec le Rex Club est en réflexion pour pour proposer aux gens de revivre de la musique en live, laisser les artistes s’exprimer et donner du boulot à nos équipes. On compte beaucoup sur le soutien de la ville pour nous y aider… On verra !
On prépare surtout la reprise, même si on reporte régulièrement nos projet dans l’attente d’une réouverture, on ne lâche rien et on finira par les faire ces teufs si attendues : comme le all night long de Kerri Chandler, la venue de la légende berlinoise Zip, Todd Edward (le pote des Daft Punk et qui fait les vocaux de Face to Face) ou la résidence de Andy4000 (qui invitera Manaré et Pedro Winter à la 1ère) !
ANNE-YING : Pour 2021, j’aimerais retrouver cet espace de vie où il serait possible de mélanger les envies et les genres. Retrouver un peu de naïveté dans notre façon de vivre la musique et de faire la fête. Retrouver un peu de ré-enchantement des lieux de musique et de fête. Et une ouverture à d’autres espaces, plus « à l’air libre », pour proposer autre chose, un contre-point au Badaboum actuel – qui est un endroit clos – tout en préservant sa philosophie… Qui sait, peut être que nos rêves seront exaucés cet été
En attendant le retour de la musique en live et en physique au Badaboum, les équipes vous offre des places pour la soirée de réouverture !
Pour jouer c’est —> ICI