Le Cinébis expliqué aux parents !
Si je me suis permis sur ce site de vous présenter des films réédités pour le moins étranges (Science Fiction et Fantastique…), c’est parce que le cinéma commercial professionnel a atteint un degré d’ennui, et de manque d’inspiration notable. Avant, il suffisait d’attendre le prochain Jack Smith, Kenneth Anger, Roger Corman, Paul Morissey , John Waters , Russ Meyer etc… Mais cette contre-culture, grignotée par la mondialisation, est venue se réfugier dans les films « à part », et chez les réalisateurs « inclassables ».
Après les périodes Underground, puis Vampires, Kung Fu, Aventures spatiales, Erotisme et violence, en cinés de quartier ou Cine Club, les curieux ont dû continuer d’exhumer ces productions rares, parfois bancales, ces séries B ou Z, au charme indéfinissable : ce fut ED WOOD qui ressortit, malgré une mauvaise réputation.
Puis une vague de Blacksplotation, Nazisplotation, Nunsplotation, Femmes en cage, et une bande d’asiatiques déchainés (Japon et Philippines), Bollywood (Inde) permirent aux amateurs d’échapper encore aux banalités américano européennes. Passons sur les Godzilla et autres Satanik.
Cronenberg m’a dit un jour avoir « surjoué » au réalisateur underground pour pouvoir être libre et indépendant, et se faufiler, échappant aux lourdeurs des grands studios. L’ « Etrange Festival » (Paris) et bien d’autres dans le monde, allaient confirmer cette tendance de toute une frange de public, amateurs de films fous,Trash, Gore, Gonzos absurdes, ratés…qui justement offraient encore des surprises, des erreurs ou débordements, porteurs de rêve, de nouveauté, de culot !
Tarantino s’inspira à fond de cette catégorie, de ces séries B magiques. De son côté, Tim Burton se servit de la case « monstres » : morts vivants, sorciers, araignées et ghoules, pour le côté gothique.
Tout ce cinéma de GENRE – voir article et images sur ce site à Midi Minuit Fantastique, réédité par Nicolas Stanzic -, devient un sujet incontournable : intellectuels et sociologues se mettent à l’expliquer avec le plus grand sérieux. Les éditions Le Murmure sortent ELOGE DE LA NANAROPHILIE, une sorte de « que sais je ? » sur le sujet : auteurs, sites, festivals, internet, projections et analyse du phénomène. Mais ce qu’ils appellent nanar, je l’appelle rare et bizarre, une esthétique délibérément « autre », et qui n’a pas fini de nous surprendre.
_Eloge de la Nanarophilie par Antonio Dominguez Leiva et Simon Laperrière.
Editions le murmure . 70 pages. 7 euros .