Le label Soul Jazz raconte le son de la révolte afro-américaine des années 60 et 70
Le formidable label Soul Jazz Records vient de sortir le deuxième volume d’une compilation qui avait fait date : Soul Of A Nation. Le premier volume de cette compilation, sorti en 2017, s’était penché sur l’art à l’époque du Black Power américain. Un an plus tard, la démarche et l’objet d’étude reste les mêmes : recueillir ces morceaux de jazz, de funk, de groove afro-centré, mais surtout de textes poétiques et engagés, autour du mouvement des droits civiques et du Black Power au tournant des années 60 et 70.
Le jazz est une leçon, le funk est un prêche
Ce second volume, lui, s’appelle Jazz is the Teacher, Funk is the Preacher. Comprendre : « le jazz est une leçon, le funk est un prêche », et les morceaux évoquent eux aussi la liberté, le respect de soi et la fierté d’être noir.
Cette compilation, elle s’attarde sur cette période charnière où s’opère une mutation, et où les artistes afro-américains se mettent à rejeter en bloc le statut d’« entertainer ». Ils choisissent de travailler en dehors des circuits traditionnels de la musique mainstream qu’ils considèrent comme une exploitation. Dans cette logique, ils forment des collectifs larges et autonomes, en créant leurs propres labels, et en se produisant dans des lieux alternatifs pour prendre en main leur destinée artistique.
Sur le disque, on retrouve ainsi des groupes majeurs comme l’Art Ensemble of Chicago, Funkadelic, ou encore Gil Scott-Heron, et des artistes plus confidentiels mais dont l’impact sur la conscience politique du mouvement des droits civiques a été très important à l’époque. En parallèle de cette compilation, une exposition est également montée au Brooklyn Museum à New York et on espère la voir en France dans les mois à venir.
BAM BAM, c’est le Bureau des Affaires Musicales de Radio Nova, animé par Sophie Marchand et Jean Morel, du lundi au vendredi sur Nova.
Visuel : (c) Getty Images / Paul Natkin / Contributeur