Durant les prochaines semaines, en attendant leur réouverture, Nova donne la parole aux salles de spectacle et festivals amis de la radio.
Nous vous proposons un petit tour de France de ces structures qui font bouger activement la culture dans leurs régions. Ce sont nos partenaires et camarades que nous vous présentons aux six coins de l’hexagone. Qui sont-ils ? Que défendent-ils ? Quel est le dernier événement qui les a marqué et quels sont leurs espoirs pour 2021 ? Ils passent tou.t.es par notre petit questionnaire de rentrée.
Aujourd’hui c’est au tour du CENTQUATRE-PARIS et de son directeur artistique, José-Manuel Gonçalvès de répondre à notre questionnaire.
Racontez-nous l’histoire de votre lieu. Quelle est sa philosophie / son identité ?
Avant d’être le CENTQUATRE-PARIS, ce lieu était les anciennes pompes funèbres municipales. L’industrie funéraire était fabriquée ici : cercueils, draperies etc. Tout ce qui accompagnait le défunt dans le rite funéraire. D’ailleurs, il y a eu jusqu’à 1 000 salariés… L’activité s’est réduite et arrêtée suite à une loi qui a permis au privé et plus simplement au public d’accompagner ces rites. La fermeture a eu lieu dans les années 90. Le lieu est resté une friche pendant un certain temps. A l’initiative de Bertrand Delanoë, Maire de Paris, Roger Madec, Maire du 19e arrondissement et de l’Adjoint de la Maire de Paris en charge de la culture Christophe Girard, il a été décidé de ne pas laisser cet espace à la spéculation immobilière et plus particulièrement d’en faire un lieu d’art dans un quartier extrêmement populaire.
J’en ai pris la direction en 2010, deux ans après son ouverture et après une co-direction. Aujourd’hui la philosophie du lieu repose sur une ambition artistique similaire aux lieux nationaux et internationaux. C’est un lieu de résidence et de création qui s’articule à un ancrage local très fort par des pratiques artistiques dans tous les espaces. Il existe une relation entre création internationale, création émergente et pratiques amateures libres. Plus que l’identité, c’est la singularité du lieu qui prime. C’est un lieu de vie et de pratique permanente des espaces publics par des pratiques amateures et professionnelles. C’est aussi un lieu de création pour les artistes confirmés ou émergents dans toutes les disciplines. Nous comptons 350 résidences par an.
Quelle est votre ligne artistique ?
Notre ligne artistique, voire esthétique, est une articulation entre une programmation professionnelle très contemporaine dans tous les domaines et un usage libre par les pratiques amateures des espaces du CENTQUATRE-PARIS. C’est la mise en pratique de quelques crédos philosophiques. Une pratique professionnelle n’est pas égale à une pratique amateure mais elles ont toutes deux leur place au CENTQUATRE. Notre ligne est esthétique plus qu’artistique car elle s’appuie sur cette citation : « Si tout n’est pas égal, tout est recevable », a dit Pierre Rosanvallon.
Un des derniers événements programmés qui vous a tout particulièrement marqué ?
Impatience, le Festival du théâtre émergent ! Cette édition particulière en partenariat avec Télérama, le Jeune Théâtre National, le Théâtre Louis Aragon – scène conventionnée danse, le Théâtre de Chelles, et Les Plateaux Sauvages a eu lieu du 9 janvier au 2 février 2021 mais devait avoir lieu en décembre 2020… Elle était réservée aux professionnels et à la presse uniquement. Le jury était présidé par Rachida Brakni. Cette édition sous le signe de l’artistique a été une réussite et a mis en lumière des jeunes artistes talentueux que l’on va retrouver sur de nombreuses scènes…
Quelles sont vos projets / envies / utopies pour la suite ?
Continuer à m’inspirer de mon rôle de Directeur du projet artistique et culturel pour le Grand Paris Express notamment dans les relations entre l’art contemporain et les territoires. Et continuer d’inspirer au CENTQUATRE-PARIS de nouvelles pratiques de la ville qui créent une relation singulière au lieu…
Enfin réouvert depuis la semaine dernière, le CENTQUATRE-PARIS est à nouveau accessible à tous et propose de beaux projets pour le reste de l’année 2021. Comme l’exposition « Hard-Corps » associée à l’école Kourtrajmé du 22 mai au 6 juin ou encore l’exposition « Énergie Désespoirs – Un monde à réparer » du 29 mai au 1er août 2021. Cette dernière propose en complément, des conférences, ateliers de sérigraphie, tables rondes, projections… Ateliers de sérigraphie, qui seront accessibles gratuitement pour les gagnants des lots mis en jeu par le CENTQUATRE-PARIS en partenariat avec Nova. Tentez votre chance pour participer à ces ateliers et gagner des gourdes estampillées #104. Écolo et pratique pour l’été la gourde.
Pour jouer, rendez-vous ICI !