L’histoire du kidnapping de Charlie Chaplin ou du moins de son cercueil.
Dans Tu parles d’une histoire, Jean-Christophe Piot se fait l’accordéoniste du temps qui passe (compression/ extension) et rapproche hier et aujourd’hui. Coulisses facétieuses du passé, grandes dates incontournables : tout passe dans son tamis. Cela sautille, ça ironise, ça se moque et ça nous apprend. Tout ça en même temps.
L’histoire du jour commence il y a un peu plus de 40 ans dans un riant recoin de la douce campagne helvétique, Corsier sur Vevey. Charlot, ou plutôt l’homme derrière la canne, la moustache et le chapeau melon, Charlie Chaplin venu s’installer là pour y couler une retraite paisible. Mais les clochards ne sont pas éternels, même au cinéma, et la nuit de Noël 1977, Charlie Chaplin s’éteint dans son sommeil, à 88 ans.
Deux jours plus tard, l’enterrement est à la hauteur de l’affection que le grand public portait à Charlot, un événement mondial, couvert par les médias du monde entier. Ce jour-là à Lausanne, comme quelques millions d’autres spectateurs, un jeune homme regarde la télévision, un jeune Polonais de 24 ans, Roman Wardas. Et dans le cerveau de Wardas s’allume une idée qui n’est peut-être pas celle du siècle, mais qui mériterait sans doute un Oscar dans la catégorie scénario à la graisse de hérisson : kidnapper Chaplin.