Et son réalisateur n’est autre que l’auteur de la BD « Quai d’Orsay ».
La Chronique Film, c’est tous les mercredis dans Pour Que Tu Rêves Encore, la matinale de Nova, avec Baptiste Etchegaray. Vous pouvez la lire, ci-dessous, ou bien l’écouter, en podcast.
Ce mercredi, on parle d’un film français qui ne ressemble pas à un film français, Le chant du loup. C’est comme ça qu’on appelle, dans le monde des sous-marins, le son que produit une torpille sous l’eau. Donc si on entend le chant du loup, en général, c’est pas bon signe. Et qui peut entendre le chant du loup ? Une Oreille d’or. C’est quelqu’un qui a une ouïe très très fine et qui est réquisitionné par l’armée de mer pour décrypter les moindres sons au plus profond des abysses pour prévenir le danger. Donc si l’Oreille d’or faillit c’est toute la nation qui est en danger. Dans Le chant du loup, cette oreille d’or est incarnée par François Civil.
À ses côtés, Kassovitz, Omar Sy, François Civil, Reda Kateb… Une sacrée ligue, enfermée dans un sous-marin nucléaire. Ensuite, il est question d’attaque, de contre-attaque, de menace planétaire, du danger, russe, évidemment… Un vrai thriller de guerre sous tension avec de l’ambition, des moyens, plutôt bien fait, c’est un véritable ovni dans le cinéma français.
C’est qui Antoine Baudry ?
C’est surtout intéressant de se pencher sur le profil du réalisateur, Antonin Baudry. C’est son premier film, mais on le connaît déjà, sous son pseudo, Abel Lanzac, l’auteur de la BD Quai d’Orsay. Il a été la plume de Dominique de Villepin quand il était ministre des Affaires étrangères, propulsé dans les coulisses de l’État et en a raconté les péripéties, ébouriffantes comme la crinière de Villepin, dans cette BD à l’immense succès, adaptée au cinéma par Tavernier.
Antonin Baudry était présent sur le tournage de cette adaptation et c’est en regardant Tavernier qu’il voulut lui-même passer à la réalisation. Il a eu l’idée du scénario du Chant du loup en montant à bord du Terrible, un sous-marin nucléaire lanceur d’engins. Sur le Terrible, Baudry a été subjugué par les sous-mariniers, ces types qui passent leur vie en huis-clos sans lumière, sans voir le jour, sans voir le monde, à écouter le son des torpilles, à se livrer à une véritable guerre acoustique.
Le pari
C’est ainsi qu’Antoine Baudry a écrit le Chant du loup. Nourri de considérations géopolitiques un peu effrayantes sur la dangerosité du monde, il a tourné dans de vrais sous-marins, a rencontré de vrais militaires qui lui ont raconté leur vraie vie. Il s’est même renseigné auprès de l’Elysée sur le protocole de dissuasion nucléaire. On apprend plein de vraies choses comme ça et le film, qui est d’ailleurs un vrai pari financier.
Plus de 15 millions d’euros de budget pour un film de genre pas encore très identifié dans le cinéma français… Est-ce que le public a envie de voir ça ? Réponse dans quelques heures, si c’est un bide on n’est pas prêt de revoir des sous-marins par chez nous.
Visuel (c) Le Chant du loup