Rimes d’exception et clip majestueux.
Si parfois le rap game français donne le sentiment de se mordre la queue, il demeure dans nos contrées une production musicale dans ce registre d’une qualité impeccable. Puisqu’il n’est ici justement pas question d’être « au dessus » ou de surclasser dans les ventes untel avant un règlement de compte dans la rue dont on sait pertinemment qu’il n’aura jamais lieu. En effet ici on peut parler de ce qui a fait les grands disques de rap, et fera encore les prochains disques de rap : la musique, la virtuosité lyricale, bref ce qui fait du rap un art, pratiqué par des musiciens et pas businessmen.
Au rayon artiste de rap, frayant son propre chemin avec ses propres idées, ses propres subtilités, sa grande intelligence, il y a Lomepal. Pourquoi ? Pour la qualité de la production tout d’abord : signée par le brillant producteur « nova-certifié » : Stwo. Un beat évolutif au fil du morceau, pour ne pas tourner en rond, mais pour proposer un morceau au sens noble du terme.
Lyricalement il s’agit bien d’égotrip, oui, un registre d’écriture propre au rap, mais qui se prévaut ici d’une arrogance qui ne concerne que la qualité de textes et de rimes dont Lomepal fait preuve, du travail fournit pour atteindre ce niveau depuis de longue années, de projets en projets, de technicité, ici mise au service d’une évidence mélodique, le flow comme instrument, le texte et son sens comme revendication artistique.
Quand les Etats Unis encensent la plume brillante de Kendrick Lamar, la France porte au nues des idoles à la créativité et au vocabulaire limitée quand l’hexagone possède des rimeurs d’élite, des auteurs de rap.
« j’ai toujours su que j’étais l’élu mais j’ai quand même traité les autres d’égal à égal »
Dans un monde bien fait Lomepal serait réellement sur un trône.