Pendant que le rappeur bat des records d’écoutes avec son nouvel opus.
Il a suffi d’une seule semaine à J. Cole pour annoncer et sortir un nouvel album, et l’accompagner de deux clips. Annoncé sur Twitter seulement quelques jours avant sa sortie, KOD a battu dès son premier jour des records d’écoutes en streaming sur Apple Music et Spotify. « KOD », trois lettres, et trois interprétations proposées dans un tweet lapidaire du rappeur dont les prises de paroles publiques sont rares.
KOD. 3 meanings.
— J. Cole (@JColeNC) April 19, 2018
Kids on Drugs
King Overdosed
Kill Our Demons
The rest of the album I leave to your interpretation.
Deux clips accompagnent donc la sortie du cinquième album de J. Cole, l’un pour« ATM », sorti le 20 avril, et un autre, quatre jours plus tard, pour « Kevin’s Heart ». Le morceau aborde la question de l’addiction, tout en restant ambigu sur son objet, oscillant entre les femmes et la drogue. Le clip, quant à lui, met en scène l’acteur Kevin Hart, récemment en Une de tous les tabloïds américains et risée d’internet pour avoir trompé sa femme alors qu’elle était enceinte. L’acteur a dû avouer publiquement après un chantage à base de photos volées. On a pu voir Kevin Hart dans de nombreuses comédies américaines, mais il tient peut-être son meilleur rôle dans ce clip réalisé par Scott Lazer et J. Cole himself. On le suit dans les rues de Los Angeles, essuyant les regards réprobateurs de tous les passants visiblement au courant de ses infidélités.
Sur Vulture, Scott Lazer, réalisateur chez Dreamville Records (le label fondé par J. Cole et son manager Ibrahim Hamad) raconte être « intéressé par la manière donc les débats publics sont si polarisés, notamment à cause des réseaux sociaux. Soit tu es un paria, soit tu es le messie. Kevin Hart en est un exemple intéressant car même si ce qu’il a fait était mal, ce n’était pas violent ni répréhensible. (…) Et quelqu’un qu’on appréciait est tout à coup devenu le diable pour beaucoup de gens. » Dans un contexte post-#Metoo, la démarche est osée, le résultat sensible et surtout très drôle. « On ne voulait pas que ça ait l’air de dire “Pauvre Kevin, la vie est si dure” », explique Scott Lazer. « Le sujet, c’est ce genre de débat public et la manière dont ils se déroulent ces jours-ci, sans aucune nuance de gris. Kevin Hart était juste le candidat idéal pour en parler. »