Le Français sort un clip issu de « Avant / Après », son nouvel album.
« Je crois que j’ai chopé un virus. J’ai dû toucher la barre dans le bus. J’ai attrapé : la nostalgie ».
Personnage spleenien, punk et décalé de la scène pop française, Judah Warsky, compagnon de pas mal de monde pendant longtemps (Los Chicros, Turzi…) avant de lancer son projet solo, avait enfilé quelques cachetons qui font planer (mêlé à des boisons non-adaptées) sur son premier album très synthétique (Painkillers & Alcool, 2012), puis voyagé (physiquement et mentalement) du côté d’une capitale de l’Europe (Bruxelles, 2013), et d’un disque parfois teinté de cumbia, de musiques orientales et de reggaeton exécutés sous de méchants psychotropes.
Cet album, c’est de la variété sous MD
Ici, sur Avant / Après, il a d’abord tout composé en mode piano / voix, avant d’entrer en studio, et de laisser d’autres (deux producteurs, du studio Shelter, qui sont aussi les producteurs d’Acid Arab) se charger d’y ajouter la touche synthétique et cosmique que l’on retrouve toujours chez Judah. Dans un coin de la tête, la douceur, vocale et comportementale, de Laurent Voulzy, et dans le Nova Club, où il est venu faire un tour la semaine passée, une définition : « Cet album, dit-il, c’est de la variété sous MD ».
Sous médoc, sous alcool, sous MD, ou simplement sous l’influence d’un cerveau décidément en marge, Judah a également bossé avec Axelle von Dorpp, réalisatrice (auteur de clips pour Poni Hoax, Nicolas Ker, Aqua Neblu Oscillator, Jonathan Fitoussi…) sur l’illustration vidéo de « Before », le morceau qui ouvre ce troisième album, de nouveau paru chez l’excellent Pan European Recording (Flavien Berger, Poni Hoax, Maud Geffray, Buvette…)
Un univers de science fiction teinté de failles spatio-temporelles
« Ce morceau de Judah Warsky m’évoque un souvenir lointain. Celui d’un univers de science fiction teinté de failles spatio-temporelles. J’ai tout de suite pensé à un film que j’apprécie particulièrement pour l’illustrer, Voyage to the Planet of Prehistoric Women (1968) de Peter Bogdanovich. Le film raconte la mission d’un astronaute sur Vénus, habité par des femmes télépathiques ».
Un voyage sur une planète lointaine, accompagné de failles spatio-temporelles incertaines ? Parfait, effectivement, pour illustrer ce disque-là, empreint d’une nostalgie absolue, et dans le même temps, d’une beauté toute simple, celle d’une poésie qui frappe là où, paradoxalement, ça fait beaucoup de bien.
« J’étais en Argentine quand j’ai commencé à concevoir mon nouveau disque AVANT/APRES. C’est environ deux semaines après mon retour à Paris que j’ai commencé à ressentir la nostalgie. Je regardais des images de Buenos Aires sur Google, je marchais dans les Google Streets et puis j’ai fermé les yeux et j’ai ressenti la nostalgie si intensément que je me suis littéralement téléporté à côté du cimetière de Recoleta. J’étais rue Las Heras c’était l’été, il faisait chaud, ça sentait le diesel et la viande grillée, de la cumbia lente sortait des voitures qui passaient. C’est donc en marchant dans la rue dans l’écran de mon ordinateur que j’ai écrit cette chanson. BEFORE. »
À voir aussi, le clip de « La Voiture Ivre », de Judah Warsky donc.
La release party de Judah Warsky, c’est le 28.02.18 au Point Éphémère. L’album, lui, se chope ici.