À la découverte de ce festival québécois qui ne ressemble pas aux autres !
Le F.E.Q ce sont trois initiales qui font vibrer le Québec et les Québécois depuis plus de 55 ans. Un Festival d’Été qui métamorphose la ville pendant 11 jours, attirant quelque 130 000 spectateurs, prêts à braver la pluie ou le beau temps pour découvrir des concerts qu’ils n’oublieront pas.
Car le Festival d’Été de Québec appartient à la mémoire collective ici : tout le monde se souvient de sa première édition, du plus beau concert auquel il a assisté ou de la dernière claque musicale qu’il a découverte. Autant de sentiments et de souvenirs qui leur donnent envie chaque année de revenir… même sous la pluie, qui ne fait peur à personne !
Cette année encore, il y en avait pour tous les goûts : les Foo Fighters, Green Day, Les Cowboys Fringants, Lana Del Rey, Pitbull, Imagine Dragons, Les Trois Accords ou Robert Charlebois ont partagé la grande scène Bell, face aux mythiques Plaines d’Abraham que le public connaît si bien, n’hésitant pas d’ailleurs à s’installer le plus tôt possible pour ne louper aucune miette de ces concerts tant attendus.
Mais le public québécois aime aussi se laisser surprendre, par des concerts plus intimistes, comme ceux de Derya Yildirim & Grup Simsek, The Budos Band, DakhaBrakha, ADG7, Jan Verstraeten ou Sudan Archives. C’est qu’Arnaud Cordier — programmateur du Festival, aime imaginer une programmation qui compose avec cet ADN singulier, qui fait du F.E.Q un festival qui joue sur plusieurs tableaux. Il faut savoir, nous raconte-t-il, passer d’une tête d’affiche à un groupe de niche, il faut sentir ce qui fait vibrer la scène contemporaine québécoise autant que les traditions sur lesquelles elle se construit, et il faut maintenir sur la longueur l’attention du public.
Lui-même sillonne les festivals pour composer une affiche qui ne ressemble à aucune autre, tant par sa diversité que par son agencement. C’est tout cela qui fait l’originalité de ce festival où nous avons eu le bonheur de vivre des expériences surprenantes : une communion collective à l’écoute pluvieuse de “Saskatchewan” des Trois Accords, l’impression d’être dans la plus grande boîte de nuit à ciel ouvert pendant le spectacle de Pitbull, le sentiment de partager, à 1000, un moment intime avec le légendaire Thom York, la découverte de l’énergie contagieuse du Québec Redneck Bluegrass Project, la transe colorée de TEKE::TEKE, et une rencontre inoubliable avec la légendaire Feist.
Si finalement son concert n’aura pas lieu, la faute à quelques nuages qui ont joué de mauvais tours à cette édition, nous avons eu la chance de discuter avec elle quelques heures avant. Dans sa loge, simplement, elle nous a raconté pourquoi elle aimait plus que tout ce genre de festivals qui laissent le temps de découvrir ce que l’on n’attend pas. En tant qu’artiste, aussi, elle nous dit combien est spéciale l’attention d’un public qui est peut-être là pour voir le groupe d’avant, ou le groupe d’après. Si elle semble connaître presque mieux la France, où elle a véritablement commencé sa carrière en studio avec Renaud Létang et Gonzales, elle raconte son intérêt pour la scène musicale québécoise francophone qu’elle vient écouter ce soir au FEQ.
Autant de moments qui n’auraient pas pu exister ailleurs et qui nous donne désormais l’impression d’appartenir à cette grande famille : celle qui chaque année se retrouve dans les rues de Québec pour y vivre un été rythmé par ce festival sans pareil.