Un courant né au Nigéria, qui est décidément le pays d’où viennent la plupart des bons morceaux et des innovations de ces dernières années.
Le “Freebeat” vient de Lagos au Nigeria, là où l’effervescence afrobeat est immense en ce moment. C’est la musique dans laquelle il faut investir et ça, les producteurs l’ont bien compris. Leurs talents sont très recherchés, ce qui peut les amener à vendre une production jusqu’à 10 000 dollars.
Pour contrecarrer ces méthodes qui favorisent les plus aisés, il y a une vague de producteurs qui diffusent leurs productions gratuitement sur le net, pour que tout rappeur, riche ou non, puisse poser dessus. Des beats gratuits, des “Free Beats” donc, d’où le nom, vous l’aurez compris.
Comme le rapporte le producteur Dj YK dans les lignes du média Bandcamp Daily, c’est un style qui se veut léger et même drôle. Les producteurs vont parfois ajouter des samples humoristiques pour faire rigoler les clubbers sur le dancefloor. D’ailleurs, un des autres noms du freebeat c’est le “cruise” (croisière en français). Une musique sans prise de tête donc qui se produit et se consomme à la cool, tranquille, comme sur une croisière
Ce nouveau genre en pleine ascension est un style assez rapide. Les sons sont souvent un peu “crades” car les artisans de ce courant les produisent avec des logiciels, mais jamais traités professionnellement par la suite. On retrouve des influences de musique club d’Angola et d’Afrique du Sud qui sont beaucoup jouées dans les soirées de Lagos où se réunissent les classes populaires pour faire la fête.
Dans un récent mix pour Crack Magazine, DJ Cora s’est vu confier la tâche de représenter le Cruise/Freebeat sur la scène internationale. Son mix est un voyage à travers les différentes racines de la musique club nigériane et tout autre style idéal pour animer les dancefloors. Une porte d’entrée idéale pour quiconque s’intéresse au genre.
Petite excursion matinale dans un club nigérian avec “Kalimba Free Beat” de Dj Cora.
Un texte issu de C’est Bola vie, la chronique hebdomadaire (lundi au vendredi, 8h45) de David Bola dans Un Nova jour se lève.