Un mouvement à réviser.
A la fin des années soixante, après les modes de Carnaby Street et suite au mouvement Psychédélique (1967-1969 ), le GLAM ROCK fut une violente rupture, marquant le début des seventies. Après une décennie d’authenticité BEATNICK , puis FOLK, le temps de l’apparât était revenu…Et même le leader du mouvement, MARC BOLAN, avec son groupe Tyrannosaurus Rex, ou T.REX, n’hésita pas à passer de hippy méditatif, à hurleur pailleté et maquillé.
Ce GLITTER ROCK, scintillant, luisant de LSD et de libération allait faire école : et ce fut BOWIE et son ZIGGY STARDUST, poussière d’étoile en Platform Boots, pantacourt strassé, pailleté et épaulettes élisabéthaines , puis les ROXY MUSIC eux aussi entre léopard et zèbre, gomina et make-up, et SLADE , GARY GLITTER et autres SWEET.
Car la rupture était consommée, entre les précédents californiens, blues et Rock attitude, avec ces androgynes aux Riffs acérés, aux cris déchirants et aux attitudes efféminées …
Même les filles s’en sont mêlées : SUZI QUATRO, puis les RUNAWAYS vont bondir vers 1975, et JOAN JETT, CHERIE CURRIE vont encore mettre le feu aux Rock STYLE, mais plus HARD, louchant vers le PUNK. De toute Façon Marc Bolan, David Bowie, Bryan Eno et Bryan Ferry vont donner au mouvement ses lettres de noblesse, malgré les accusations de groupes à minettes et garçons coiffeurs.
Le livre de Philipe Auslander raconte tout cela en détail et même plus , puisqu’il explique aussi les groupes Glam américains, comme les ironiques et discutables SHANANAS, et saura rejoindre les NEW YORK DOLLS, Glam Trash, teintés de Rockab, annonciateurs du PUNK ROCK.
Les DRAG QUEENS jusqu’à aujourd’hui, doivent encore beaucoup à tous ces papillons mordorés et strassés que furent tous les Glam boys de la planète Rock. Au Japon les VISUAL KEI font actuellement référence directe au Glam, à Bowie, mais teintés de Mangas, Science fiction, Heroic Fantasy et autres influences de leur génération.
Car le Glam Rock avait bien brisé le miroir des modes, mélangés genres et sexes, et porté un coup presque fatal à l’ « IDEOLOGIE de l’AUTHENTICITE » chère aux jeunes générations des années soixante, qui se vengeront bien plus tard avec le GRUNGE : retour au crade.
Cette épopée méritait bien un livre, et celui ci est plein d’analyses à plusieurs niveaux: apparences, inspirations et influences, mais aussi symboliques et développements de cette période contre nature, pleine d’artifice et de théâtralité. Les variations musicales sont frappantes, du Rock au Jazzy, avec des envolées opératiques, les voix aussi varient du Crooner au chat écorché, c’est le style qui permet des écarts, des cris et des miaulements, mais aussi du mielleux et du rétro.
Les BEATLES avaient ouvert le bal en 1967 avec SERGENT PEPPER’S LONELY HEART CLUB BAND, l’ album où ils jouaient à la fanfare en satin fantaisie, se permettant du classique et de la ballade, du Pop et de la ritournelle traditionnelle.
Et si vous ne comprenez pas , allez voir « VELVET GOLDMINE », le film hommage eu Glam sorti en vidéo. Le livre en parle aussi.
GLAM ROCK . La Subversion des genres. par Philip Auslander .
Editions La Découverte ( 330 pages . 23 euros)