Le meilleur de la nouvelle internationale en Algérie !
Comme une envie de traverser la Méditerrannée : cette semaine, c’est Alger, la capitale de l’Algérie, qui accueillait virtuellement la Nouvelle Internationale.
Alger, sa baie, ses rues étroites, ses vendeurs ambulants par dizaines de milliers, ses ânes qui, dans la Casbah, servent de camions poubelles. Alger, sa chaleur, sa poussière, ses mecs qui te reluquent. Alger, ses crêpes, son miel et ses pâtisseries. Vous venez ?
Mariage et chasteté
Avant de s’immiscer davantage dans les rues de la ville, ne sortez pas sans votre certificat de mariage ! On exagère, bien sûr, mais la loi autorise les propriétaires d’hôtels à vous demander de prouver votre union pour pouvoir louer une chambre…
Les relations hors mariage existent, vous vous en doutez, mais elles restent tabou chez de nombreux algériens. Surtout dans les familles les plus pratiquantes.
Binationaux, le mot de 2016
Cet aspect de l’Algérie, Rayane, algéro-française ou franco-algérienne, le rejette. Pourtant, elle aimerait s’y installer, se rapprocher de sa famille, de so équipe de foot favorite. Rayane nous a raconté sa sensation d’être entre deux pays et de tanguer entre les deux ici. Il y aurait entre 4 et 5 millions de franco-algériens.
D’ailleurs, pendant que la France s’excitait autour de la question de la déchance de nationalité, l’Algérie votait une loi qui empêche les binationaux de travailler dans les hautes sphères de la fonction publique algérienne.
Lui connaît bien les deux pays : non seulement il est né et a grandi les 12 premières années de sa vie à Constantine, mais Benjamin Stora n’a eu de cesse depuis de travailler, en tant qu’historien, sur tous les sujets qui touchent l’Algérie et les liens qui unissent nos deux pays. Il nous a raconté dans une lettre son parcours et son passé de révolutionnaire.
Islam politique et décennie noire
Benjamin Stora a notamment travaillé sur l’islam politique, qui a marqué l’histoire récente de l’Algérie. Notamment pendant la décennie noire, les années 90, champ d’une guerre civile très meurtrière. Ce que l’on sait moins, c’est que juste avant, en 1988, l’Algérie vivait son propre printemps arabe – une histoire qui explique pourquoi, il y a 5 ans, l’Algérie ne s’est pas soulevée en même temps que ses voisins. Triste symbole de cette lutte contre le gouvernement algérien d’une part, contre les islamistes extrémistes d’autre part : Lounès Matoub, ou Matoub Lounès, comme vous préférez. Sa lettre revient sur son parcours, héroïque, jusqu’à son assassinat en 1998.
Autre souvenir de cette décennie : 1994, la fermeture de la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc, frontière toujours fermée aujourd’hui ! C’est la plus longue frontière terrestre fermée au monde. A l’origine : un conflit sur la question du Sahara occidental qui a largement dérivé depuis. Au-delà des tensions politiques, tous les économistes de la région s’accordent à dire que cette fermeture est une abberation économique.
Mis en place en 1992, dans ce contexte, un Etat d’urgence qui aura duré… 19 ans ! Les Algériens se sont d’ailleurs amusés à donner des conseils aux Français sur les réseaux sociaux, juste après la promulgation du nôtre, d’Etat d’urgence : « L’humour, c’est comme les essuie-glaces : ça n’arrête pas la pluie, mais ça aide à continuer à avancer ».
Foot, frontières et crèpes mille-trous
Toute cette histoire vous a mis en appétit ? Alors d’abord lavez-vous ! Puis, avant de manger un petit-déjeuner algérien, faisons un détour par Marseille pour découvrir cette expo passionnante sur les frontières de l’Algérie, et l’impact de la colonisation française sur son développement.
Une fois repus, prenez le temps de lire la BD Un maillot pour l’Algérie, qui raconte l’histoire folle de l’équipe de foot qui a joué sous les couleurs de l’Algérie pour la première fois, pendant la guerre, avant même l’indépendance.
Et puis détendez-vous : vous n’avez plus qu’à profiter de l’hospitalité algérienne.
En bonus
> La playlist Nova de l’Algérie
> La lettre de Bouteflika : « Mais qui êtes-vous ? »
> Comment faire du ras el hanout à la tête de l’épicier ?
> Tous les best-of de la semaine !