Le meilleur de la nouvelle internationale au Sénégal !
« Vous verrez, Dakar, c’est une ville d’odeurs, de sons, d’images. C’est une ville vivante. » A l’arrivée, aucune déception. La capitale sénégalaise grouille d’envies, d’idées, de projets culturels. Dans une ambiance de paix, loin des conflits de certains pays voisins.
Vous venez ? Il suffit de descendre vers le Sud, et de s’arrêter au Nord-Ouest de l’Afrique. C’est précisément ici :
Gagner du temps en le perdant
C’est une des maximes de Dakar. Prendre son temps, le temps d’un thé, de trois thés même, discuter, ne pas s’énerver pour un rien (« personne n’est mort alors ça va »), écouter les anciens. Profiter du temps qui passe.
Et pourquoi pas le mettre à profit pour créer, chanter, danser ? Cette semaine, nous avons beaucoup parlé de la culture sénégalaise, grâce, entre autres, aux jolis témoignages d’Akya Sy, fondatrice du site Wakh’Art et du talentueux photographe Omar Victor Diop. Sans compter le musicien et producteur Ibaaku qui nous a parlé de son Dakar.
Prenez le pli, et vous vivrez mieux les embouteillages monstres et la circulation chaotique de la capitale sénégalaise (et c’est un euphémisme). Faut dire qu’obtenir son permis (et son code) au Sénégal, c’est… comment dire… une blague. D’ailleurs, certains ont inventé un nouveau code de la route, très drôle, à la sauce sénégalaise.
Une fois compris la manière de circuler dans Dakar (faites quand même gaffe aux moutons et poules qui traversent n’importe comment) (au pire, prenez un car rapide, je ne sais pas si vous serez rassurés mais au moins, ce ne sera pas vous qui conduirez), et après avoir eu une petite pensée pour Ségolène Royal qui est née ici (bon, ok, aucune obligation), prenons de nous baigner ou alors d’aller faire un footing sur la plage – voire de la lutte sénégalaise, le sport national. On espère quand même que vous n’y croiserez pas trop de sacs plastiques, un problème de pollution endémique au Sénégal, et peut-être bientôt résolu par une interdiction pure et simple.
Une fois votre énergie dépensée, c’est le moment de manger ! Et vous faites bien, car la cuisine du Sénégal est réputée pour être l’une des plus riches et plus variées d’Afrique de l’Ouest. Ce n’est pas Abdoul Aziz N’Diaye, notre invité de mercredi, qui dira le contraire : le boss du restaurant Le Village nous a régalés avec un petit déj typiquement sénégalais. Lakh (mil et lait caillé), accras de morue ou au boeuf et aux épices, jus de bissap, mangue, pain au thon, café touba ou thé kinkéliba : parfait pour entamer la journée.
Senghor et la négritude
Posons-nous un instant sur l’Histoire du Sénégal. La colonisation française, la prise du pouvoir de Léopold Sédar Senghor dans les années 60-70, et aujourd’hui, le mandat de Macky Sall. Macky Sall qui avait promis de réduire le mandat présidentiel de 7 à 5 ans (mais visiblement pas pour le sien).
En 1966, indépendant depuis peu, le Sénégal accueille le premier Festival Mondial des Arts Nègres – le mot « nègre » ayant alors été réapproprié par les partisans de la négritude. Une expo est en ce moment consacrée à ce festival au musée du Quai Branly, à Paris. On est allés y faire toute une émission, à retrouver très bientôt en podcast intégral. En attendant, écoutez donc la lettre d’Alioune Diop, l’un des hommes à l’origine du festival, trop souvent oublié face à Senghor, ou l’interview des passionnantes commissaires de l’expo.
Evolution des moeurs
Il y a les lois classiques, au Sénégal, et celles issues des moeurs du pays. Par exemple, « ça ne se fait pas » qu’une fille habite seule – certaines voient alors dans la polygamie une option pour partir plus rapidement de chez elles. Oui, parce que la polygamie est acceptée par la loi sénégalaise, et même largement pratiquée. Quant au statut des femmes, il y a encore du progrès à faire comme nous l’ont raconté nos deux invités de mardi, les chanteuses Mamy Kanouté et Gnima Sarr.
La sexualité, oui, mais pas toutes les sexualités : l’homosexualité est encore un délit au Sénégal, passible d’un à cinq ans de prison. Fin janvier, on a même pu voir des Dakarois descendre dans les rues pour dénoncer l’homosexualité.
Sur une note plus positive, s’il y a bien quelque chose qui ne change pas, c’est la fameuse teranga sénégalaise : le sens de l’accueil et de l’hospitalité qui frappe tout touriste se rendant à Dakar. Et que nos invités de la semaine n’ont jamais démentie !
En bonus :
> Comment faire de la lumière avec ses seins ? par Michelle Paloma (avec en bonus du bonus, la fin en vidéo)
> Comment faire de la magie avec un bouillon cube ?
> Des leçons de Peul, une des langues parlées au Sénégal (même si bien moins répandue que le wolof à Dakar)
La semaine du 29 février, après une petite semaine de vacances, direction Kuala Lumpur en Malaisie. Idées, contacts, suggestions ? >> @elofont et @camillediao sur Twitter