Le meilleur de la Nouvelle Internationale en Irlande !
Autant être honnêtes : oui, découvrir l’Irlande une semaine de Saint-Patrick, c’est assez cliché. Mais, au-delà du folklore et des trèfles verts, Dublin à la mi-mars est une ville accueillante, chaleureuse, que l’on avait très envie de vous faire découvrir.
Pubs, Guinness et eau potable
Dublin, c’est d’abord de la Guinness. Engouffrons-nous tout de suite dans le cliché qui s’avère ne pas en être totalement un. Ici, les jeunes, les familles, les personnes âgées se retrouvent chaque soir dans les pubs, pour trinquer, danser, chanter. Au rythme par exemple de la musique celtique de Doolin, dont un des membres nous a envoyé une lettre.
Entre deux danses, la bière coule à flots. Arthur Guinness, à l’origine du breuvage, était un personnage haut en couleurs. Grâce à lui, l’eau potable a été gratuite à Dublin pendant deux siècles. Jusqu’à il y a un an et demi : l’eau privatisée a fait scandale, des milliers de Dublinois sont descendus dans les rues, agacés par une austérité très marquée ces dernières années en Irlande.
(Pour la petite histoire, les tonneliers de la brasserie Guinness savaient se marrer avant. La preuve par là).
Des moeurs de plus en plus libres
Dublin, c’est aussi une évolution extrêmement rapide des moeurs, ces 15 dernières années. D’un pays ancré dans le catholicisme, l’Irlande est devenue le premier pays à avoir légalisé le mariage entre deux personnes de même sexe par référendum, un des quatre premiers pays à permettre à ses citoyens de modifier leur genre, masculin ou féminin, sur leur carte d’identité. Un pays qui réfléchit aussi à faire évoluer sa législation sur les drogues dites douces, et qui a inscrit dans ses textes l’autorisation du cannabis thérapeutique.
Un des seuls points d’accroche, toujours tabou : l’avortement, interdit, même en cas de viol. Il faut dire que l’Église y est toujours puissante. Pour s’en rendre compte, il suffit de s’intéresser aux écoles primaires dont la quasi-totalité sont encore gérées par le clergé. Avec, quand trop d’enfants frappent au portillon, la possibilité de leur demander leur certificat de baptême pour accepter – ou non – leur inscription.
Eire Forever
Dublin entretient une relation tumultueuse avec sa cousine britannique – le sentiment anti-anglais et le nationalisme y sont encore forts. Cette année d’ailleurs, l’Irlande commémorera le centenaire de l’insurrection de Pâques, la première révolte irlandaise contre le Royaume-Uni, réprimée dans un bain de sang en avril 1916. Une date évocatrice pour tous les Irlandais, comme l’évoquait avec nous l’irlandiste (et irlandaise) Cliona Ni Riordain.
Cliona qui nous a également appris toute la semaine les bases du gaélique, langue officielle de l’Irlande devant l’anglais. Longtemps réprimé par l’envahisseur britannique, comme a pu l’être en France le breton, puis mis à mal par la grande famine, le gaélique est aujourd’hui parlé quotidiennement par environ 500 000 personnes. Et bien sûr par les leprechauns, ces petits bonshommes verts indissociables du folklore irlandais (par ici, une méthode pour se glisser dans leur peau).
De James Joyce à Oscar Wilde
Dublin est aussi une ville de littérature, une ville de contes, une ville de l’absurde. C’est la ville de James Joyce, de Samuel Beckett ou encore d’Oscar Wilde – ici, Michelle Paloma vous apprend à faire vous-même votre propre portrait de Dorian Gray.
D’ailleurs, pour vous plonger dans un bon bouquin ou en apprendre plus sur la poésie gaélique, allez donc vous poser à la bibliothèque du Trinity College. Vous en prendrez plein les yeux.
Mais si vous êtes plus sportif que littéraire, bien que l’un puisse évidemment aller avec l’autre, n’hésitez pas à vous mettre au rétro-running, vous avez peut-être une chance… (ou alors pensez au rugby). Si vous n’êtes ni l’un ni l’autre, pas d’inquiétude, il vous reste toujours les courses de lévriers dont les Dublinois raffolent !
En bonus
> La playlist Nova de Dublin, à écouter en relisant ce guide
> Une lettre d’Émilie qui rappelera des souvenirs et des sensations à tous les amoureux de la ville.
> Bon, mais il y a combien de roux en Irlande ?
> Et qu’est-ce qu’on mange au petit-déjeuner ?
> Un bisou à Robin Ledent, notre auditeur à qui cette semaine était dédiée.
– Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
– On attend.
– Oui, mais en attendant ?
Samuel Beckett, En attendant Godot.
La semaine prochaine, nous partons en Inde, à Bombay-Mumbai. Any suggestions —> @elofont / @camillediao / elodie@radionova.com. Bon week-end !