Le meilleur de la nouvelle internationale !
Direction l’Islande, ses paysages sublimes, son glacier, ses kilomètres et kilomètres sans aucun arbre et aucune habitation à l’horizon. Nous nous arrêtons cette semaine à Reykjavik, la capitale, pour découvrir ensemble leurs lois, leurs modes de fonctionnement, leurs coutumes.
Déjà, c’est où ? Au nord de l’Ecosse, très au nord même, à 700 kilomètres du Groenland. Pays de glace et de feu, comme vous le lirez partout. Déjà, à l’atterrissage : la route qui relie l’aéroport à Reykjavik est entourée de monticules de pierres volcaniques (souvenirs de multiples éruptions), couvertes de mousse, un paysage lunaire qui a marqué la photographe Clémence Floris. Une fois arrivés, préparez-vous à prendre un shoot de vent glacial et de culture.
Bjork, Sigur Ros, Asgeir et tant d’autres : la musique islandaise, pour un pays qui compte à peine plus de 300 000 habitants, est impressionnante. Et se renouvèle constamment. Voici la programmation de l’Iceland Airwaves, un festival à la jolie programmation, chaque année début novembre. Et le top 5 des groupes islandais à suivre, sur les Inrocks.
Mieux : un auditeur, spécialiste de la musique islandaise, Dominique Lameule, nous a concocté son top 3, avec FURA, Milkywhale et Úlfur Úlfur.
Au-delà de la musique, les Islandais sont connus pour leur littérature, leur poésie. Et même leur art contemporain, à l’image de Ragnar Kjartansson, exposé en ce moment au Palais de Tokyo à Paris. Le commissaire de l’expo, Julien Fronsacq, est venu nous raconter ces oeuvres.
Et si on considère que la gastronomie est un art, vous allez vous régaler en Islande !
Le paradis de Ségolène Royal
L’Islande, c’est aussi un Parlement, l’Althing, censé être le plus vieux du monde. La démocratie islandaise, perpétuellement en mutation, a vocation participative. Que ce soit pour des choses légères, comme renommer une rue à l’image du grand méchant de Star Wars, ou pour réinventer une nouvelle consitution, mouvement dit des casseroles né en 2009, après la grave crise économique qui a secoué l’Islande.
Pour mieux comprendre la vie politique islandaise, nous avons reçu Michel Sallé, auteur du livre L’Islande, qui nous a expliqué leur mode de fonctionnement.
C’est aussi un pays où l’Eglise évangélique luthérienne est considérée comme LA religion d’Etat – les Islandais sont donc sommés de lui verser un impôt, directement prélevé à la source, sauf s’ils font la demande de reverser cet impôt à l’Université d’Islande.
Des moutons et des piscines
Maintenant que vous connaissez un peu mieux le pays que vous vous apprêtez à découvrir, louez une voiture et faites le tour de l’île, grâce à la route 1. Mais attention, si vous rentrez dans un mouton, tous les frais seront pour vous. On ne plaisante pas avec le mouton en Islande, si précieux dans la nourriture (ainsi que l’agneau) et pour sa laine, réputée dans le monde entier.
Une fois lancés sur la route, arrêtez-vous régulièrement dans les piscines, il y en a une dans chaque village, et plusieurs à Reykjavik. La plupart sont découvertes, chauffées grâce à la géothermie. La température est élevée, en forte contradition avec le vent glacial qui secoue l’île de nombreux mois dans l’année. Le résultat est… magique ! Mathieu, qui a habité six mois dans le pays, en a un souvenir incroyable.
En revanche, ne comptez pas vous baigner dans l’Océan Atlantique, glacial, ni même vous prélasser sur les immenses plages de sable noir : même en été, aucun chat ne s’y risque. Ces plages sont plutôt réputées pour se confondre avec le gris de la mer, et pour être très dangereuses pour les bateaux qui veulent accoster sur l’île.
Et puisqu’on parle d’eau, parlons geysers. Et… morues, puisque l’Islande a subi/déclenché trois guerres de la morue dans son histoire récente. Quant aux baleines (pour terminer ce point nature et découvertes), la pêche est autorisée, même si elle est peu consommée par les locaux.
SURTOUT, je le mets en majuscules parce que c’est important, faites un détour par le glacier Vatnajökull : vous y croiserez peut-être Sandrine, qui nous a raconté sa fabuleuse histoire.
Des infos précieuses ou inutiles ou précieuses (ou inutiles)
– il n’y a pas de nom de famille, si vous cherchez un Islandais dans l’annuaire, il faut chercher à son prénom. A la place, les filles prennent le prénom de leur père + « dottir » ; pour les garçons c’est prénom du père + « sson ». Ainsi, Brynhildur Jonsdottir est la fille de Jons. Mais son frère s’appelera Anton Jonsson. Vous voyez ?
– en 2013, l’appli IslendigaApp fait le buzz : elle permet, avant de pécho en soirée, de checker qu’on n’a pas de patrimoine génétique commun. Un bon moyen de lutter contre la consanguinité – rappelons que les Islandais sont seulement 330 000 !
– il n’y a pas de père Noël, mais il y a 13 lutins (pas forcément très cools)
Pour aller plus loin
– le site Vivre en Islande, lancé par Eric, qui nous a écrit une lettre pour nous en raconter la génèse.
– Le livre Temps glaciaires, de Fred Vargas
– Air d’Islande, le projet d’Ari Allansson qui a donné des cours d’islandais à Thierry tout au long de la semaine. D’ailleurs, petite astuce si vous voulez vous fondre dans la masse à Reykjavik : apprenez à manier le « yaya », c’est le seul mot dont vous aurez besoin.