Le meilleur de la nouvelle internationale à Harbin !
L’homme qui trébuche fait un grand pas.
Pour faire honneur aux citations chinoises, on a beaucoup glissé sur les plaques de verglas de la ville d’Harbin cette semaine, les températures frôlant les moins 20, et les dépassant même, une fois la nuit tombée. Car Harbin est la principale ville du Dongbei, région Nord-Est de la Chine – mieux connue en France sous le nom de Mandchourie – et frontalière de la Russie, de la Corée du Nord et de la Mongolie.
Enveloppés dans nos gros manteaux, au son des pelleteuses qui déblaient la glace, nous sommes partis à la découverte de la culture chinoise. De leur musique (on vous a concocté une playlist à découvrir ici), mais aussi de leurs us et coutumes.
Ni nems ni perle de coco
Désolés pour la déception, mais, non, les nems (en tout cas pas sous la forme que nous connaissons) n’existent pas en Chine, ni les perles de coco, ni le nougat chinois, comme nous l’a expliqué mercredi Margot Zhang, la fondatrice du blog Recettes d’une chinoise, venue nous présenter les habitudes alimentaires des chinois du Nord.
La bière blanche un peu fade, elle, trône sur les tables, en grande bouteille, jamais en petite. Et à Harbin, on boit surtout… de la bière Harbin, l’une des brasseries les plus populaires du pays.
Les Chinois du Nord, comme ceux du Sud, mangent tout le temps, à n’importe quelle heure, mais en petites quantités à chaque fois. Du riz bien sûr, mais pas que : au Dongbei, où il fait trop froid pour cultiver le riz, on mange plutôt des nouilles. A Harbin, les vendeurs ambulants vous proposent des brochettes de caille aplatie, des pignons de pin, des graines de tournesols (qu’ils grignotent par dizaines, notamment dans les trains) et même… des crêtes de coq. Mais ça, c’est surtout pour le folklore.
Côté folklore, d’ailleurs, on a eu le droit au festival des sculptures de glace, qui se déroulait cette semaine et attire chaque année des millions de touristes chinois.
Chinoise, mais pas seulement
Au-delà du folklore, Harbin se différencie des autres villes chinoises par le grand froid qui la traverse l’hiver, mais aussi par son histoire. D’abord créée par des Russes (Harbin était la destination finale du Transsibérien), puis mutilée par les Japonais et leur unité 731, Harbin a longtemps abrité une importante communauté juive ayant fui la Russie. Dans le centre, les bâtiments et la grande rue piétonne rappelent la période Russe, comme nous l’a écrit dans une jolie lettre Virginie.
Le dessinateur Nicolas Jolivot, qui a traversé la Mandchourie en train, raconte merveilleusement bien les particularités de cette région. Ainsi que Pierre Marée, un belge installé entre Harbin et Pékin.
Chauffage à fond, pollution et détails inutiles
A Harbin, malgré le froid, les maisons sont très mal isolées. Le chauffage central est donc très fort, 18 degrés dans les apparts, minimum – imaginez ceux qui vivent au dernier étage… Harbin qui a connu un pic de pollution record en 2013 – l’équivalent de la pollution engendrée par un incendie, pour vous donner une idée.
D’ailleurs, 20 % du marché « des réseaux urbains de chaleur » est géré par Dalkia, du groupe EDF. Oui, oui des Français.
Mis à part ça, pour étaler sa culture à la machine à café, vous pouvez retenir, entre autres, qu’en Chine :
– on achète son numéro de téléphone, et certains numéros sont plus chers que d’autres. L’explication grâce à la lettre de Philippe, qui habite en Chine depuis plus de trois ans.
– que les Chinois boivent de l’eau chaude (l’eau froide, c’est pour les vaches)
– il n’est pas rare, dans les parcs, de les voir faire du sport, danser, chanter, se balader en caleçon ou… se laver les dents.
– qu’au Nouvel An, en février, il est de bon ton de brûler de faux billets de banque pour envoyer des messages aux disparus.
– on ne se demande pas notre âge, mais de quel signe on est. Comme chaque signe astrologique revient tous les 12 ans, c’est une façon détournée de demander en quelle année vous êtes né (a priori, à 12 ans près, ça vous laisse une marge pour vous tromper).
Pour aller plus loin
> « Petite fleur de Mandchourie« , l‘autobiographie de Xu Gei Fei, éditrice épatante née dans un camp de bûcherons du Nord-Est de la Chine
PS : Et n’oubliez pas :
On ne trébuche pas quand on n’a pas de boue sous les pieds.
PS 2 : Savez-vous planter les Mandchous ?
Si vous avez la moindre remarque, vous pouvez me contacter ici.