Quand des sites français se fournissent en infos françaises rédigées depuis… Tunis.
D’après le site d’« Arrêt sur images », une agence basée à Tunis emploie des journalistes pour travailler au service de médias d’information locale en France. Bordeaux.actu.fr, Lyon.actu.fr et Toulouse.actu.fr doivent donc remercier … les Tunisiens, pour les infos qui paraissent sur leurs sites. C’est bien connu le journalisme, c’est comme les call center !
Vous appellez le service client d’une marque française, on vous répond depuis Bombay. Vous lisez une info hexagonale, elle est rédigée à Tunis.
Comment ces ‘journalistes’ basés à Tunis font-ils pour fournir de l’information locale à des lecteurs du Sud de la France ? Simple. « Les rédacteurs sont abonnés à toutes les newsletters institutionnelles : préfecture, mairie, communauté de communes. Une solution économique, même si les informations ne sont pas de toute première fraîcheur. »
Dans un esprit « délocalisation d’usine automobile », les journalistes sous-traitants de Tunisie coûtent beaucoup moins cher. Les conditions de travail relèveraient même de l’exploitation.
Selon Arrêt sur images, qui a mené son enquête, « l’agence emploie 25 personnes, qui n’ont pas le statut de journalistes. Ce sont tous des diplômés bac+5 ou +6, diplômés d’économie, de finance, de langues. Aucun d’entre eux n’a jamais travaillé dans la presse« .
Les salariés sont payés environ 300 euros par mois, et doivent produire entre 10 et 15 articles par jour. Un salarié contacté par Arrêt sur images parle « d’esclavage moderne« .