Gospel viscéral, blues minimal.
Il est très émouvant de recevoir ce matin ces trois dames, cette famille, Ester, Angelia & Della, qui forment depuis quasiment toujours The Como Mamas. Émouvant, tout simplement, et de manière très basique, grâce à leurs chants, ce gospel sans artifice, façonné à la voix brute et inspirée, qu’elles sèment depuis leur plus pur tendre enfance dans toutes les églises de Como, cette ville de 1 534 habitants, bordée par le Mississippi, à une cinquantaine de miles de Memphis.
Émouvant, car le chant de ces dames raconte l’histoire de la musique afro-américaine et donc notre grande histoire à tous. Ce chant, au-delà du Gospel, nous rappelle le Negro Spiritual que les esclaves chantaient comme unique moyen de se libérer, de survivre, au moins intérieurement et par la pensée, dans les chants de coton de cette ville De Como et de tant d’autres….
Nos Mamans de Como chantent parce que c’est ce qu’elles sont, et c’est Alice Pierotti, la libraire de la Como située au 104 S. Main Street, qui en parle le mieux : « La magie opère lorsqu’elles chantent alors que pour elles c’est aussi naturel que de respirer. C’est pour ça que c’est si juste et authentique. C’est de la soul pour les souls, pour les âmes, du coeur au coeur. ça dépasse toutes les barrières de langue. »
Comment ces deux soeurs et leur cousine se retrouvent aujourd’hui dans notre grande famille ? La magie, et sans aucun doute les oreilles curieuses et affutées du label Daptone. Restons à jamais porteurs de ce discours, portons le chant avec elles les coeurs vaillants et les poings en l’air.
Mesdames et Messieurs, The Como Mama !
Nouvel album : Move Upstairs. En concert le 18 novembre à Marseille Festival Jazz sur la Ville, les 20/21/22 novembre à Fontenay St Pere Festival Blues sur Seine et le 24 novembre à Fontainebleau Théâtre Municipal.
Images : Nicolas Lartigue
Son : Emmanuel Baux