Et un hommage à Marco.
Je ne vais pas vous le cacher, c’est un matin un peu spécial aujourd’hui. Il y a comme, la France l’a vécu hier des artistes qui marquent une époque, un peuple, des générations, et laisse un immense vide lorsqu’ils s’en vont. Derrière ces artistes, il y a toujours les hommes de l’ombre. Ceux que les auditeurs ne connaissent pas, ne voient pas, n’entendent pas, mais dont le rôle est tout aussi important.
Marc Antoine Moreau était l’un d’eux. Un baroudeur de l’ombre, un curieux du monde, un passeur de musiques différentes, – le genre de musiques qui font les racines de Nova – un metteur en lumière de groupes souvent cachés dans l’underground, qu’il soit congolais, somaliens, marocains, sénégalais et j’en passe. Si vous avez pu entendre sur cette antenne et en Europe des artistes comme Amadou & Mariam, Songhoy Blues, Mamani Keita, MoDj, Cheick Tidiane Seck et bien d’autres, c’est en grande partie grâce à celui que l’on appelait Marco.
Son dernier énorme coup de coeur, sa fierté c’était ce groupe que vous avez beaucoup entendu sur Nova depuis quelques années : Jupiter & Okwess International, ou l’art de Marc Antoine d’arriver à trouver l’impossible : l’un des seul groupes du Congo à ne pas faire de la rumba mais du rock ! Audacieux, risqué et politique comme à l’image de la vie de Monsieur Jupiter Bokondji, le général rebelle et sa troupe, qui réveillent Kinshasa à coup de Bofenia Rock. Putain de Moustic. « On pense à toi » Marco.
Jupiter & Okwess Internation en concert au Bataclan le 7 mars prochain.
Images : Nicolas Lartigue
Son : Emmanuel Baux