Ça fait un an que j’vis au ralenti. Ça fait un an qu’on vit tous au ralenti…
Bien sûr, il y a eu les quelques mois d’été, mais c’est le cas de le dire, ça fait un an que notre vie a des allures de plat pays. En un mot comme en cent, je bulle et j’ai en ai marre, marabout, bout de ficelle, selle de cheval. Et encore, moi, j’ai un édito à livrer 4 jours par semaine, des disques à écouter, des dossiers de presse à parcourir, des papiers à rendre de ci de là cahin-caha et des tonnes de truc à faire en visio.
C’est simple, il n’en faudrait pas beaucoup plus pour que j’sois en retard, mais pour tout le reste de ma life, c’est mort ! J’ai un rythme de petit-vieux alors que l’heure de la retraite n’a pas encore sonnée. Et je ne suis pas le seul. Le troisième âge nous a gagné et je ne parle pas là que des seul.es sexagénaires, ni même des quinquas bien avancé.es. J’en connais qui sont encore loin du demi-siècle et dont la vie est désormais organisée autour de quatre points cardinaux : le lit, la table, le bureau et le lit. Ils n’ont même pas été foutu d’en trouver quatre. Bien sûr, ils s’accordent quelques sorties pour le ravitaillement, mais c’est tout. Ils se sont fondus dans un moule de vieux, planté dans leur relax au milieu du salon face à l’écran plat. C’est simple, ils ne parlent plus, ils radotent !
Le pire, c’est que lorsque la machine va se remettre en route… car oui, un jour, il faudra bien qu’on en sorte de cette foutue pandémie et qu’on retourne au boulot, qu’on en finisse avec les aides aux sociétés et le chom’du à temps partiel, et qu’on recommence nos sorties avec les potos et les poutrelles, qu’on reprenne nos tournées des grands ducs. Quand le monde d’après finira bien par arriver, je crains qu’il soit un monde d’arrêt, qu’on ne soit pas dans les starting blocks prêt à démarrer. Pas sûr d’arriver à s’caler sur le tempo de la reprise. Pas sûr que nos articulations suivent. Pas sûr au-delà même de l’envie forte qu’on a, que nos corps embraient. Et puis, je me dis, qu’à l’heure de la reprise, quand il faudra enfourcher la machine de la vie, ça sera un peu comme avec le vélo. Nos pieds retrouveront les pédales, les mains le guidon et sur Mars comme ailleurs, ça repartira ! Ce matin, je pensais à vous, mes amis re-re-confinés, et ça m’a filé le blues. Heureusement demain est un autre jour…