Voilà plus d’un an que la pandémie a rabattu le caquet à nos prétentions. Voilà plus d’un an que tel un éléphant dans un magasin de porcelaine, la pandémie renverse tout sur son passage à commencer par les velléités de croissance de nos sociétés. Voilà plus d’un an que c’est le oaï comme on dit sur la Canebière, plus d’un an que le monde est mis en bière et qu’on ne boit plus une petite mousse au comptoir avant d’aller écouter un concert, d’ailleurs on ne va plus au concert. Comme si cela était la seule cata’ de notre monde qui tourne au ralenti quand ce n’est pas sous perfusion.
Très vite, le masque, le chacun chez soi, le couvre-feu et même la fermeture des frontières sont devenus la norme. Norme sanitaire et norme dans nos têtes. Chassez le naturel, il revient au galop. « Quand je me regarde, je me désole ; quand je me compare, je me console » clamait le premier ministre québécois Daniel Johnson dans les années 60. Alors entre désolation et consolation, on a ces derniers temps, tout comparé. Le nombre de malades comme celui des personnes déjà vaccinées, le nombre de lits en hôpital et le nombre de morts. Macabre désolation, triste consolation dans un quotidien qui se conjugue à l’imparfait du futur, un temps dont on maitrise mal encore les déclinaisons et les inclinaisons. Alors, à force de tout comparer, on s’est accordé sur un chacun chez soi et Covid pour tous ! Covid pour tous, pas de doute là-dessus. La pandémie est mondiale et ses solutions se devront de l’être, mondiales.
Cela fait bientôt 50 ans que le météorologue américain Edward Lorenz nous alerte quant aux conséquences d’un battement d’ailes de papillon au Brésil, quant à sa possible évolution, son éventuelle transformation en tornade au-dessus du Texas. Et l’on ferait comme si de rien n’était. On le sait, nous vivons tous sur la même planète, nos destins, nos futurs, nos devenirs appelez ça comme vous voulez sont liés. Nous ne sortirons pas de la crise, enfermés dans notre citadelle. Nous ne solutionnerons rien qui ne soit global et si ma double négation est un peu trop compliquée, je vous le dirai de manière plus explicite ce n’est qu’ensemble que nous trouverons des réponses à la crise du Covid, comme à celle du réchauffement climatique, comme à celles petites ou grandes qui jour après jour gagnent en intensité car c’est ensemble et séparément que nous faisons avancer le monde depuis toujours. Si le monde de demain est un autre monde, c’est avant tout notre monde à nous tous, ne l’oublions pas, ne faisons pas comme si nous ne savions pas. A demain.