Une légende s’en est allée.
Une légende de la musique vient de nous quitter. Immense pianiste et chanteur de R&B, Fats Domino, était aussi un pionnier du rock’n’roll. Le plus gros vendeur de disques africain-américain dans les années 50 et 60.
Né le 26 février 1928 à la Nouvelle-Orléans, fils de violoniste, ses parents sont d’origine créole. Il se tourne très jeune vers la musique, et le piano devient rapidement son instrument de prédilection.
De son vrai nom Antoine, il adopte le surnom « Fats », qui lui vient de son ami Bill Diamond. Celui-ci le comparait à deux autres grands pianistes : Fats Waller et Fats Pichon. À 14 ans, le jeune pianiste quitte l’école pour travailler dans une usine de sommiers le jour, et jouer dans les bars la nuit. Rapidement, il accompagne des figures de la ville comme Professor Longhair ou Amos Milburn.
« The Fat Man » : son premier véritable tube
Au milieu des années 40, il s’associe au trompettiste Dave Bartholomew. Ensemble, ils composent son premier vrai tube : « The Fat Man » , qui devient un succès à travers tout le pays. C’est la première fois que le son si particulier de la Nouvelle-Orléans connaît un tel rayonnement aux États-Unis. Dès lors, Fats Domino enchaîne les tubes : « Every Night About This Time » en 1951, « Goin’ Home » en 1952 et enfin « Going to the River » la même année.
Sa façon de faire du R&B (comme on définissait alors le genre) fascine tous les rockers de l’époque, et ses morceaux sont constamment repris. Mais c’est en 1955 que Fats Domino devient réellement une star d’envergure avec le morceau « Ain’t A Shame ». Il confirme ce statut l’année suivante avec sa merveilleuse reprise de Louis Armstrong : « Blueberry Hill ».
Son succès devient mondial, notamment en Angleterre au point qu’on lui reproche une musique déviante à l’origine des émeutes raciales de Notting Hill en 1958. En 1960 avec son titre « Walkin’ to New Orleans », il rivalise avec Elvis Presley en termes de ventes. Entre 55 et 63, Fats Domino voit 35 de ses morceaux entrer dans le top 40. Il fallait le voir sur scène, son style décontracté loin des outrances scéniques de l’époque était, paraît-il, incroyable. Il laisse huit enfants derrière lui, mais surtout une discographie qui a changé l’histoire de la musique…