Après la série documentaire (signée Nova Productions !!!) et un livre primé Albert Londres 2019 (aux Nova Édition !!!), l’œuvre du journaliste franco-iranien est adaptée en film d’animation. On revient sur la Genèse de ce projet qui prend vie sous le crayon de Leonard Cohen.
Nouvelle interprétation d’une œuvre définitivement unique. Vous avez peut-être déjà entendu parler de Parfum d’Irak, cette série animée écrite par Feurat Alani et produite par Nova Prod (2018). Basée sur l’expérience personnelle de son auteur, l’œuvre constitue un regard d’enfant puis d’adulte sur l’Irak, la guerre, l’occupation, l’exil, la beauté de l’Irak et le bonheur d’une glace à l’abricot. Par la suite, le journaliste franco-irakien a adapté le projet en livre, sorti par nos éditions (Nova Éditions). L’ouvrage, « ovni littéraire » car uniquement composé des tweets postés par l’auteur à l’été 2016, a remporté le prix Albert Londres en 2019. À noter qu’il est accompagné d’illustrations signées Léonard Cohen (non, pas le songwriter canadien auteur de « Hallelujah« ). Une collaboration qui n’est pas anodine, puisque Alani et Cohen renouvelle leur collaboration avec un film d’animation, nouvelle adaptation de Parfum d’Irak. Le long-métrage est accompagné d’une bande originale inédite signée Duchazaud, disponible depuis vendredi dernier.
Une glace à l’abricot : la création d’un lien indélébile entre un enfant et l’Irak
C’est en 1988, à neuf ans, que Feurat Alani découvre l’Irak, pays d’origine de ses parents. Le jeune garçon est marqué par sa dégustation d’une délicieuse glace à l’abricot qui devient pour lui « le parfum de Bagdad« . Franco-irakien, Feurat Alani grandi à Paris. Il passe plusieurs étés de son enfance dans un Irak qu’il voit s’effondrer, d’abord sous la dictature de Saddam Hussein, puis sous l’embargo international. Le journaliste se rappelle : « La glace était devenue un produit de contrebande, qu’on mange comme si on prenait de la drogue« . Plus tard, devenu grand reporter, il s’installe à Bagdad de 2003 à 2008 pour être au plus près de la guerre et raconter ce pays sous l’occupation américaine.
Raï, électro et disco : vive la sono mondiale
Des souvenirs de cette expérience, Feurat Alani rédigera en 2016 autant de tweets qui constitueront Le Parfum d’Irak. Des années plus tard, le livre est désormais adapté en film d’animation sur Arte. À nouveau piloté par l’illustrateur Leonard Cohen, le projet s’accompagne aussi d’une B.O. éclectique. La musique est signée Duchazaud, clarinettiste et vaillant héritier de la sono mondiale. Il raconte l’histoire et l’âme des personnages de Parfums d’Irak avec des sonorités traditionnelles, en ajoutant des influences contemporaines comme le raï et l’électro.
Entre danse brésilienne et influence disco, c’est gai et inquiétant, c’est mineur et majeur, et ça s’écoute puisque la B.O. est sortie en album vendredi dernier. Ça donne envie de voir le film non ?
Le Parfum d’Irak est disponible gratuitement sur Arte.