Durant les prochaines semaines, en attendant leur réouverture, Nova donne la parole aux salles de spectacle et festivals amis de la radio.
Nous vous proposons un tour de France de ces structures qui font bouger activement la culture dans leurs régions. Ce sont nos partenaires et camarades que nous vous présentons aux six coins de l’hexagone. Qui sont-ils ? Que défendent-ils ? Quel est le dernier événement qui les ait marqué et quels sont leurs espoirs pour 2021 ? Ils passent tou.t.es par notre petit questionnaire de rentrée.
Aujourd’hui, c’est le Périscope qui répond à nos questions. Située à Lyon, cette salle est un vivier culturel. On vous fait la présentation :
– Racontez-nous l’histoire de la salle
Le Périscope est né il y a plus d’une dizaine d’années d’une énergie collective entre artistes, collectifs et structures culturelles pour créer un lieu de création qui inviterait les musicien·nes et les publics dans un espace de vie commun. L’idée était de mettre les musiques créatives au cœur d’un lieu spontané, c’est-à-dire convivial et proche du rythme de vie d’un bar de quartier. Aujourd’hui le lieu abrite un club, une (nouvelle) salle de concert, une cantine, des studios et des bureaux. Très vite le Périscope a été marqué par cette particularité, ça brasse toute la journée entre artistes en résidence, musicien·nes en départ/retour de tournée, des ateliers pédagogiques avec des habitant·es du quartier ou encore des réunions entre collectifs d’artistes. Arrivé en fin de journée, le lieu enfile son costume de soirée pour être un vrai club. C’est au tour du public de se l’approprier. Les gens viennent pour assister à un concert mais aussi passer la soirée ensemble. On arrive un peu avant, on traine souvent après. Le Périscope a cette particularité de proximité entre les artistes, le public et même nos équipes. On pourrait penser que c’est un détail, mais en vérité pour nous c’est primordial d’arriver à maintenir ce lien. On a des ambitions institutionnelles, mais notre cœur bat au rythme d’un café-concert. Notre ligne artistique est exigeante et innovante, mais nous militons pour des lieux culturels accessibles et à échelle humaine.
– Quelle est votre couleur musicale / ligne artistique ?
Justement notre ligne artistique est marquée par l’histoire de notre lieu. Le Périscope est né d’un besoin d’espace de création et de diffusion pour des musicien·nes issu·es du jazz et des musiques improvisées, mais dont le travail de composition allait se frotter à des esthétiques bien plus larges : noise, folk, musiques traditionnelles, expérimentales, électroniques, soul, rock, hip-hop. Nous essayons donc de donner une place majoritaire à ce que nous appelons « musiques innovantes », des musiques à la croisée des genres mais aussi des musiques hors champ, qu’on entend ou qu’on croise moins dans les sphères grand public. C’est notre noyau dur et cette ligne artistique rayonne ensuite sur des propositions plus ouvertes ou conventionnelles. En revanche, on pourrait dire que le dénominateur commun à tous ces événements, c’est l’expérience du live. On pourrait parler de musiques vivantes, charnelles et terriblement créatives. La musique est aujourd’hui partout à notre époque digitalisée, nous défendons alors des musiques qui sont encore capables de surprendre, grâce à la scène justement.
– Un des derniers événements / concerts programmés qui vous a tout particulièrement marqué.
Nous enregistrons en ce moment des concerts (sans public malheureusement) pour notre propre émission radio « Happy Hour » qui est un plateau radio suivi d’un concert sur notre scène. Nous invitons les artistes qui sont au cœur des musiques d’aujourd’hui et font vivre, évoluer ces musiques innovantes. En janvier 2021, aussi miraculeux que cela puisse paraître nous avons reçu le saxophoniste américain Jayve Montgomery, le batteur français Edward Perraud et le contrebassiste lyonnais Michel Molines pour jouer ensemble. Michel a rencontré le duo dans l’après-midi et le soir seulement une poignée de gens ont pu assister au « concert ». C’était un peu lunaire, d’être là dans notre salle et d’écouter une musique créée sur le moment, c’était peut-être la définition même de « présentiel ». Il fallait être là pour l’entendre, là pour le voir, il fallait qu’ils soient là pour créer. C’était notre quotidien et maintenant c’est une exception. Heureusement, vous pouvez réécouter cette émission par ici
– Quelles sont vos projets / concerts / festivals / envies / utopies pour 2021 ?
Je ne sais plus si on doit parler de projets ou d’utopies mais nous inaugurons dès que possible notre nouvelle salle de concert. Le Périscope était en chantier depuis un an et nous arrivons enfin à la concrétisation de ce projet de longue date. Nous aurons à présent deux espaces pour les concerts, un club, que les gens connaissent déjà, pour vivre des concerts en toute intimité et proximité, et une grande scène type théâtre à l’italienne pour des concerts plus contemplatifs. Nous avons terriblement hâte de baptiser cette salle de sa première bière renversée sur son sol, nous avons hâte d’y voir les gens se l’approprier et nous avons hâte que les musicien·nes y créent leurs propres histoires. En attendant, nous nous consacrons entièrement à la création artistique et le montage de projets européens pour un secteur musical plus éthique, responsable et eco-friendly. Des projets qui nourrissent justement quelques utopies pour le futur de la musique.
L’équipe du Périscope vous propose de remporter 2×2 kit périscope : tote bag, magazine, tee-shirt et 2 places de concerts à l’ouverture.
Pour jouer, c’est ici !