Chaque semaine, le portrait d’une personnalité inspirante.
Géraldine Tobé fait partie de cette génération d’enfants accusés de sorcellerie et victimes de tentatives d’exorcisme par les pasteurs de Kinshasa.
Aujourd’hui, cette peintre née et basée en République Démocratique du Congo utilise le feu, à l’origine de blessures et de terreurs enfantines, comme catharsis pour créer un art introspectif. Comme le met en scène le film de Renaud Barret, Système K (actuellement en salles), Géraldine Tobé fait partie de la bouillonnante scène artistique de Kinshasa et peint avec le noir de fumée. Elle applique de vieilles lampes à huile contre une toile blanche avant de creuser, taillader, délimiter la trace du dioxyde de carbone ; pour lui donner des formes de corps sombres, désarticulés. Ces silhouettes trahissent ses traumatismes personnels et ceux de tout un peuple qui, entre instabilité politique et extrême pauvreté, peine encore à trouver un équilibre.
Visuel © Galerie B’ZZ