Chaque semaine, le portrait d’une personnalité inspirante.
La femme d’affaires américano-polonaise Helena Rubinstein est une pionnière de la cosmétique. Née Chaia Rubinstein, en 1872, à Kaziemierz, le quartier juif de Cracovie, dans une famille orthodoxe, éduquée mais désargentée, Chaia se rêve d’emblée anticonformiste. Elle refuse de suivre le schéma familial, et de devenir une mère au foyer dévouée à sa progéniture. Ses parents, lassés par son anticonformisme, l’envoient à Melbourne, en Australie, travailler dans la boutique de son oncle. C’est grâce à une crème glissée par sa mère dans sa valise, que sa vie va changer. Rapidement à court de sa crème hydratante, Chaia, désormais Helena, s’improvise herboriste afin de la recréer.
Ses connaissances lui demandent son secret, et Helena commence à vendre sa crème et à ouvrir son premier salon de beauté, au son d’un slogan efficace : « Beauty is power ». La nouvelle esthéticienne que tout le monde s’arrache s’envole bientôt pour Londres, où elle ouvre un institut dans le très chic quartier de Mayfair. A New York, le mouvement des suffragettes rend populaire l’usage du rouge à lèvres écarlate, en signe de rébellion. L’époque change, l’émancipation des femmes s’intensifie, et Helena Rubinstein s’engouffre de plein fouet dans cette lutte, elle qui considère la beauté comme une arme.
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