Depuis 20 ans, les séries sont partout. Alors pour se démarquer ou pour ne pas vous faire skip les introductions, les plateformes de streaming renouvellent leurs génériques, en proposant des objets d’arts uniques.
Il ne faut pas avoir un doctorat en sociologie pour capter que depuis 20 ans, les séries inondent nos écrans et nos discussions. Au bureau, entre potes, et surtout chez nous, les discussions vont de la direction artistique de Severance aux plans séquences d‘Adolescence en passant par le nouveau générique de White Lotus. Si on parle de série, on parle de générique : porte d’entrée dans la fiction, il nous glisse dans l’ambiance de la série par le travail pluriel d’incarnation, d’imagination et de réalisation.
Les générique des années 80 sont hasbeen
Pendant des années c’est le règne du générique de personnage, ou générique canonique comme le nomme Réjane Hamus Vallé dans L’art des génériques. Vous voyez très bien, c’est celui qui arrive souvent avec une musique à la Jessie Frederick : Un plan sur chacun des personnages, une incrustation de nom, un petit regard caméra avec un sourire malin et un joli pull de Noël. En bref, un truc kitsch.
Dans les années 1990, ça devient plus intéressant. Les génériques s’inspirent directement du cinéma, et ne sont plus forcément au services des personnages mais de la direction artistique générale des séries. Twin peaks a suivi cette nouvelle direction artistique. On va appeler ça des génériques d’ambiance. La série de David Lynch nous offre un petit bonbon qui n’a a priori rien à voir avec les acteur·ices du show.
White Lotus is the new Twin Peaks
Dans les anées 2000, on a vu se mettre en place une nouvelle règle ; une sorte de version 2.O des génériques d’ambiance. Vous avez surement vu le nouveau générique de la saison 3 de White Lotus, archétype qui illustre (parfaitement) le propos. En effet, si vous n’avez pas aimé le générique parce que « mais ils ont changé la musique c’est pas exactement la même ! » Oui, l’équipe a gardé le concept, en changeant le principal : son thème est plus sombre, plus dur, plus introspectif, plus en phase avec le ton de cette nouvelle saison. C’est la même chose dans les génériques de Game Of Thrones, ou de Weeds : les visuels ou la musique modulent en fonction de ce qu’il va se passer dans l’épisode.
Tout est soigneusement calculé pour que chaque changement procure chez les spectateur·ices un bouleversement dans notre rapport à la série, et surtout nous dissuader d’appuyer sur le bouton “passer l’intro”. Alors si vous n’avez pas passé la nouvelle l’introduction de la saison 3 de White Lotus, les producteur·ices ont réussi leur coup !