Cette semaine, Jeanne Lacaille vous entraîne en Guadeloupe, à la découverte de la dimension mystique de la culture gwoka.
Afrodescendante, rituelle, identitaire et contestataire, la culture gwoka est née parmi les esclaves importé.e.s d’Afrique. Après avoir été longtemps réprimée par les maîtres blancs et les colons, la culture ka est revenue sur le devant de la scène dans les années 60 en Guadeloupe grâce aux syndicats agricoles et au mouvement nationaliste. Aujourd’hui, elle continue de vibrer très fort dans tout l’archipel.
L’épine dorsale du gwoka, c’est d’abord le tambour ka et ses sept rythmes, l’apprentissage de toute une vie qui traditionnellement commence toujours avec une initiation auprès des anciens, des grands maîtres comme Vélo, Kristen Aigle ou Mira Délos. Le gwoka se joue, se chante et se danse, et il est indissociable de la vie des guadeloupéens quasiment à chaque instant, d’autant qu’il les soutient aussi dans leurs luttes sociales et politiques, en étant quasi systématiquement la bande-son des grèves, des révoltes et des manifestations depuis le début du 20e siècle. Mais comme la musique de la nuit guadeloupéenne, la culture gwoka a aussi une dimension mystique.
Secret d’initiés, pouvoir transcendantal du tambour, cultes aux ancêtres, langages codés, réminiscence des rites yoruba ou arme de décolonisation des croyances… De quoi parle-t-on exactement ? Pour en savoir plus, j’ai mené l’enquête, de la Grande-Terre à la Basse-Terre, auprès d’artistes guadeloupéen.ne.s qui vivent le gwoka comme un sacerdoce : le groupe Indestwas Ka, Sadi Sainton du groupe 7 Son @ To, Bled Miki, Marie-Héléna Laumuno de l’ensemble Fanm Ki Ka et Lukuber Séjor.
https://youtu.be/FSrEHtmGDKM
Photo : Lukuber Séjor, chantre du ka yoga