Ça y est, la toute première École Populaire du Climat a ouvert ses portes à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. Porté par l’association Banlieues Climat, le projet cherche à ce que les quartiers populaires se réapproprient les enjeux climatiques. Faite votre sac, pour Nova, c’est la porte à côté.
Saint-Ouen ne manque pas d’engagement en matière d’écologie. Il y a quelques jours par exemple, le maire de la commune, Karim Bouamrane (Parti Socialiste), avait annoncé vouloir faire de Paul Watson son citoyen d’honneur. La mairie arbore depuis le portrait du fondateur de SeaSheperd sur son fronton pour témoigner leur soutien politique, alors que l’Américano-Canadien est maintenu en détention au Groenland dans l’attente d’une décision sur sa potentielle extradition au Japon.
La toute première École Populaire du Climat
La commune de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) s’est donc imposée comme un lieu de choix pour ouvrir la toute première École Populaire du Climat. Le projet est porté par le Strasbourgeois Féris Barkat, qu’on connait déjà pour son activité sur les réseaux sociaux, où il s’exprime beaucoup autour de l’actualité. On compte comme autres fondateur‧es Sanaa Saitouli et Abdelaali El Badaoui, membres de l’association Banlieues Climat, ainsi que le rappeur Youssef Soukouna, alias Sefyu.
Former, sensibiliser et lutter contre les inégalités
L’École Populaire Du Climat est une formation courte, labellisée par le ministère de l’Enseignement supérieur depuis janvier 2023 et qui vise à sensibiliser aux enjeux climatiques sur une journée. Elle s’adresse aux jeunes adultes, aux élèves du primaire, bientôt, aux parents et plus généralement, aux habitants des quartiers populaires. L’établissement prévoit aussi de former de nouveaux.elles formateur.ices, dans le cadre d’un programme d’une durée d’une semaine. Interrogé par Vert, Féris Barkat affirme qu’il a pour objectif de “casser la reproduction sociale dans les écoles”, et de permettre aux jeunes défavorisées d’accéder l’accès à un savoir académique.
(In)justice climatique
Marraine de l’association, Laurence Tubiana explique : “La crise climatique touche tout le monde, en particulier les milieux populaires.” Le projet cherche à montrer que tout le monde doit avoir son mot à dire et qu’il faut que les quartiers populaires se réapproprient les enjeux climatiques. L’enjeu est d’autant plus important pour les populations les plus défavorisés, qui sont les plus touchés par les conséquences du réchauffement climatique. Un rapport publié cette année par l’association Ghett’up pointe “le caractère discriminatoire des impacts environnementaux” : les 1% les plus riches émettent en moyenne 10x plus de CO2 par an par leur consommation (40,2 tonnes) que la moitié la plus pauvre des Français (3,8 tonnes).
Déjà de nouveaux objectifs
L’association Banlieues Climat existe depuis seulement deux ans et a déjà d’autres objectifs : former une délégation pour la COP30 au Brésil et ouvrir une antenne au Maroc, à Essaouira. Le ministre fédéral de l’Économie et du Climat allemand les a aussi contactés pour créer une école similaire en Allemagne.