Vous avez honte de dormir encore avec votre doudou ? D’être rassuré par ce petit être de mousse qui sent comme la maison ? Relevez la tête les princesses, votre couronne allait tomber et sans le savoir, vous étiez en fait complètement dans la tendance. Les peluches auraient le vent en poupe chez les adultes !
Avec des mots d’adultes (et de commerce), on les appelle des “peluches régressives”, mais “doudou”, c’est plus humain. Selon l’AFP, bien que la natalité baisse, les achats destinés à des consommateurs âgés de 12 ans et plus auraient représenté 29% du chiffre d’affaires total des jeux et jouets : du jamais vu pour ce marché.
Les adultes, ces nouveaux amateurs de doudous
Sur la seule année 2024, les ventes de peluche ont augmenté de 14% et certains parlent carrément de la création d’un nouveau marché. L’actualité de la marque Jellycat en fournit la preuve, puisque la fabrique à doudous anglaise, créée en 1999, connait un véritable boom depuis 4 ans. Ses ventes ont multiplié par 4 depuis 2019, tant et si bien qu’elle vient d’ouvrir une “patisserie” à Paris, qui met en vente des peluches en tartes aux fraises ou en éclairs au chocolat qui se vendent à une quarantaine d’euros. Soit des produits clairement destinés à un public d’adultes. D’autant plus que les peluche-nourritures ont apparemment le vent en poupe.
Plus qu’une esthétique, un “objet transitionnel” qui apaise ?
Alors oui, il y a bien la mode kawaï, voire Y2K, qui remet à la mode les portes clés peluches assorties aux tenues… Mais vous ne croyez pas qu’on a surtout terriblement besoin d’être rassuré‧es d’un retour en enfance ? De pouvoir se blottir contre une peluche adorable, qui, dans un climat anxiogène, nous rappelle l’insouciance de nos 7 ans. Les psychiatres définissent le doudou des enfants comme un “objet transitionnel” : on a besoin de lui pour passer du cocon de la maison au monde extérieur, puis de la veille au sommeil. Ça veut dire que pour passer du connu à l’inconnu, en grandissant, on doit se passer d’objet et trouver ce réconfort à l’intérieur de nous, ou bien à travers la présence des gens qui nous rassurent.
Une génération qui n’a pas peur de renouer avec son enfance ?
Peut-être aussi parce que ça fait mauvais genre de se trimballer sa vieille peluche de bébé cadum en vacances au ski… Au sein d’une société qui prône l’indépendance, le doudou, c’est donc aussi l’ode à la faiblesse, ou plutôt à la vulnérabilité. Alors attention, n’est pas doudou qui veut : une peluche doit être choyée et emplie de symbolisme pour accéder à ce statut. Il semblerait néanmoins qu’on assiste à un coming-out massif d’amoureux de doudous-peluches. Le signe d’une génération qui renoue avec l’enfance et assume ses insécurités et ses peurs ? L’industrie a appelé cette génération les “kidultes”, contraction de “kids” et “adultes”. Une étude récente menée sur 12 000 personnes par un tas de chercheur‧euses, notamment du CNRS, révèle qu’un adulte sur deux a encore un doudou.