Bamao Yendé, O, Léonie Pernet, Nelick… à Rennes, y a de quoi faire.
Les Bars en Trans, qui comme le nom l’indique, invitent la transe (sensorielle et mentale) dans les bars les mieux famés de Rennes, se déroulent cette année du 6 au 9 décembre en marge des Transmusicales (de Rennes, toujours). Voyons voir ce qui s’y passe.
O – Olivier Marguerit – Jeudi 6 décembre, 1988 Live Club
La musique douce et précieuse d’O (Olivier Marguerit dans le civil) trouvait il y a deux ans, avec l’album Un torrent, la boue, l’écrin idéal pour ceux qui aiment l’alliance de la musique pop, de la langue française, et d’une sensibilité mélodique que le musicien, qui a souvent travaillé avec les autres (de Syd Matters à Mina Tindle, de Thousand à Chevalrex), sait associer à l’idée d’audace instrumentale et textuelle. « Liberté, j’écris ton nom », aurait pu chanter O. Il a préféré écrire « Je suis la rivière coulant à tes côtés », mais la démarche, elle, reste la même.
Bamao Yendé – Vendredi 7 décembre – La Contrescarpe
Bamao Yendé, c’est la figure de proue d’un des labels les plus excitants de Paris, Boukan Records. C’est aussi un producteur boulimique de musique, qui nous balade entre kwaito, highlife et kuduro, et forcément, ça danse à tous les coups.
Juicy – Vendredi 7 décembre – Le Café des Champs Libres
Deux filles (de Bruxelles elles aussi) qui retournent les codes du rap, et qui, après avoir réécrit les grands classiques R&B des années 2000, proposent une série de morceaux très sensuels, très drôles, et très féministes, regroupés sur un premier EP, Cast a Spell. Le live, où les filles font 100 choses à la fois, vaut également le coup. Preuve en est.
Léonie Pernet – Jeudi 6 décembre – 1988 Live Club
Le manque, l’addiction, ce sont les deux thématiques que Léonie Pernet a décidé d’exposer dans son premier album, très remarqué, Crave. Un projet qu’elle a pris le temps de mettre en forme, notamment parce qu’elle y fait quasiment tout. Avec Crave, la musicienne est allée « au bout des choses » selon ses mots, et forcément, on a hâte de voir ça sur scène.
Noir Boy George – Jeudi 6 décembre – Le Bar’Hic
Figure phare de la nébuleuse Grande Triple Alliance Internationale de l’Est, punk devant l’éternel, « âme en peine » revendiquée, génie sans exposition majeure, Noir Boy George (aka Nafi) balade sa plume sanglante et écorchée à travers les projets Scorpion Violente, Bras Mort, Spectraal, ou Chômage depuis le début du millénaire. Son concert, qui sera forcément minimaliste et très synthétique, est attendu par ceux qui ne savent jamais tellement où aller. Mais qui se retrouvent toujours.
Nelick – Vendredi 7 décembre – 1988 Live Club
Alter Ego rap de Lord Esperanza, c’est en duo sous le nom de Palass que Nelick se fait repérer pour la première fois. Une avancée complètement autodidacte de ses 12 ans à ses 20 ans, qui après la sortie de sa mixtape Kiwibunnytape, l’amenait il y a quelques jours vers une deuxième, Dieu sauve Kiwibunny. Le emcee a pris le temps de se construire, maintenant il est temps de « briller », comme annoncé dans le track « OCEAN 2077 ».
Muddy Monk – Samedi 8 décembre – La Place
Si vous êtes familier de l’antenne de Nova, ça ne vous aura pas échappé, ici, on aime Muddy Monk. L’un des producteurs les plus intéressants du moment, et ce depuis la sortie de l’EP Première Ride – sur lequel on retrouve un petit tube atmosphérique, « Si l’on ride ». Projet qui précédait la sortie d’un premier album il y a quelques semaines, Longue ride. On vous l’assure, la balade vaut le coup.
Blu Samu – Le Café des Champs Libres – Samedi 8 décembre
La scène belge, dans sa richesse et son audace, en a encore sous le pied. Sur le terrain hip-hop notamment avec une artiste prometteuse, Blu Samu, et son mélange calibré de rap et de soul, sur lequel vient se poser une voix langoureuse, fragile. Originaire d’Anvers et désormais installée à Bruxelles où elle travaille avec le collectif 77, Blu Samu débute son ascension en France, c’est le moment de l’intercepter.
Stensy – 1988 Live Club – Samedi 8 décembre
Stensy, comme présenté dans Grünt lors de son passage dans l’émission en septembre dernier, c’est le rap de tous les possibles. Une voix gonflée à l’autotune, une articulation maitrisée du chant et de l’écriture du rap. Si vous doutiez du caractère protéiforme du genre aujourd’hui, vous savez par qui commencer.
Shtsrzyhzyhzyhzyhzyhzyhzyhzyhzyhzyhtj – Le Théâtre de la Parcheminerie – Vendredi 7 décembre
On vous propose également le concert de Gregaldur, musicien geek et très singulier (on vous laisse en juger par vous-même, en activant le player ci-dessous), parce que le garçon propose une musique extrêmement rare, présenté ici via un spectacle, où Gregaldur rencontre bob (sic). Et également par pur plaisir sadique, puisqu’il va bien falloir que vous le prononciez à un moment ou à un autre, ce nom-là…
Visuel : (c) Facebook de Muddy Monk