Un objet mutant d’art digital
11h sur Nova : l’heure des nouveaux syndromes culturels et artistiques des années 2010. Et aujourd’hui, on vous parlait du « cinémagraphe ». Mais qu’est-ce donc que ce néologisme barbare ?
Pour mieux comprendre, commençons par un petit détour étymologique. En grec ancien, cinéma signifie « en mouvement » et graphe « écrire ». Il s’agirait donc d’écrire en mouvement… Par extension, on pourrait même dire dessiner en mouvement, voire mettre des photos en mouvement… Et voilà, nous y sommes !
Le cinémagraphe est un gif (le mot de l’année 2012, on vous le rappelle). Mais attention, un gif qui fait mentir ceux qui pensent que le gif ne peut être que lol ou ultra kitsch, et toujours très lo-fi.
Le cinémagraphe est un gif élégant et esthétique, qui met délicatement l’image en mouvement afin de l’enrichir, plutôt que de faire tourner en boucle un extrait de vidéo marrante. Nouvelle forme artistique inventée en 2010 par les artistes Kevin Burg et Jamie Beck, le cinémagraphe se situe donc quelque part entre la vidéo et la photo, une forme qui semble parfaite pour capturer l’ambiance, l’essence d’un moment.
Cliquez sur l’image pour la voir en mouvement
Si Burg et Beck l’utilisent principalement dans l’univers de la photographie de mode, (voir l’illustration de l’article, plein d’autres exemples de leur travail ici), la forme a été reprise par d’autres artistes et internautes anonymes.
Dernier exemple en date : le tumblr IWDRM qui créé des cinémagraphes à partir d’images de films. Le résultat, mieux qu’une image immobile, parvient à faire rentrer le spectateur dans l’ambiance de l’œuvre originale.
Cliquez sur l’image pour la voir en mouvement
La vie aquatique de Wes Anderson, Les quatre-cent coups de François Truffaut, Full Metal Jacket de Stanley Kubrick : autant d’exemples que vous pourrez retrouver sur ce joli tumblr. Et si vous voulez vous même vous y essayer, on vous a dégoté un tutoriel en français.