À 17 ans, Asher, un jeune israélien a encore toute la vie devant lui. Du moins celle que lui a déjà tracé son père qui le voit prendre sa suite dans l’entreprise familiale d’échafaudages. La chose est tellement entendue que son fils ne se foule pas vraiment pour préparer ses derniers examens scolaires avant le service militaire. Jusqu’à ce que Rami, son prof de littérature prenne les choses en main et voie dans l’étudiant d’autres possibilités. Asher se prend au jeu et commence à croire à son avenir. Quand Rami, devenu son mentor, disparait soudainement, tout s’écroule.
Comment ça se construit, une vie ? Une grande question que Les destinées d’Asher pose intelligemment pour demander sur quoi elle se construit. Le premier long métrage de Matan Yair y répond en rappelant que tout est question de transmission, que la vraie difficulté reste pour les fils de savoir s’émanciper de leur pères, qu’ils soient de sang ou de cœur, sans avoir à les renier.
Si Les destinées d’Asher sonne aussi juste, c’est probablement parce qu’il repose sur du vécu : avant d’être cinéaste, Yair a été prof de littérature et a eu parmi ses élèves, un certain Asher, qu’il filme aujourd’hui dans un rôle qui veut remplir le vide de ces deux hommes, l’un sans éducation, l’autre sans père. Mais aussi parce qu’il interroge toute une tradition patriarcale israélienne, qui pèse sur les épaules des enfants. Le plus beau étant cette façon dont grandissent en parallèle Asher et le film, installant petit à petit une base solide, sur laquelle un acteur et un cinéaste bluffants peuvent désormais prendre appui.
En salles le 28 mars. Nova vous offre des places grâce au mot de passe de la page Nova Aime.