Squarepusher s’est associé à des robots pour son nouveau morceau, et c’est touchant
Qu’est-ce qui nous émeut dans la musique ? Est-ce l’émotion de l’être humain qui la joue ou les sonorités qui traduisent son sentiment ? Et seuls les êtres capables de ressentir sont-ils capables de nous comprendre ?
C’est en substance la question que s’est posée Squarepusher, le producteur anglais multi instrumentiste du label Warp.
Réputé pour ses performances conceptuelles et loufoques, le musicien s’est associé pour son nouveau morceau à Z-Machines, un groupe … de robots. La chanson, « Sad Robot Goes Funny » est donc composée par un guitariste dont le rythme excède 1000 Bpm, d’un batteur qui parvient à composer un rythme avec 22 types de batteries, et d’un clavier à forme très surprenante.
Mais par ce duo à mi-chemin entre l’homme et la machine, le musicien ne cherche pas tant à nous impressionner. Il entend plutôt nous prouver que ce n’est pas l’humanité derrière les notes qui nous émeut. Et il faut le reconnaître, le titre est mélancolique et triste.
Alors comment et pourquoi ces robots parviennent à comprendre et analyser ce qui nous touche ? C’est simple, selon Squarepusher, c’est qu’ils sont tristes. Pourquoi ? Parce que leur condition de robots, utilisés à des fins commerciales et distrayantes, les attriste. Et il faut attendre le soir, quand le public est parti, pour que ces robots redeviennent heureux car libres de contraintes avilissantes.
On a du mal à savoir si le musicien nous prouve que les robots ont une âme ou si l’idée est qu’il n’est pas nécessaire de ressentir pour émouvoir. Mais l’essentiel est peut-être que ce titre est bien novateur.