C’est le voeux d’un scientifique sud-coréen, Hwang Woo-suk.
Notre journaliste Marie Misset l’affirme, dans la matinale, depuis le début de l’été : Tout doit disparaître. La preuve.
Pour commémorer les seize jours de la démission de Nicolas Hulot, je vais m’attaquer ici à une disparition que nous connaissons tous, et dont on vous parle tous les deux jours : celle de la biodiversité, notamment animale. Pas un jour sans qu’on nous annonce la disparition ou la pré-disparition d’une espèce. Et pour cause, on nous annonce depuis plus de cinq ans qu’on est confrontés, et responsables, de la sixième extinction de masse de l’histoire de la planète.
Souvent, c’est loin de nous, mes pensées vont aux orangs-outangs, rhinocéros, cougars et autres animaux qui nous font penser que ça n’arrive qu’aux autres…Mais chez nous aussi, le règne animal s’appauvrit. Déjà, bien sûr, il y a les abeilles qui sont en galère, et même si Einstein n’a jamais dit que sans les abeilles, l’humanité ne tiendrait pas quatre ans (c’est un apiculteur activiste malicieux et assez fort en marketing qui a mis ces mots dans la bouche d’Albert Einstein), on en est quand même au point où les Chinois forment des mecs qui deviennent homme-abeilles et qui pollinisent à la main des vergers, faute d’abeille pour le faire.
Plus près de nous, le mouvement français Nous voulons des coquelicots, lancé par Fabrice Nicolino dans les pages de Charly Hebdo hier, alerte sur la disparition progressive et passée presque inaperçue des papillons, des oiseaux, des insectes, des grenouilles, des sauterelles. Le texte du mouvement est co-signé par des personnes de tous horizons, et même par un évêque, ce qui est assez inédit. Il demande l’arrêt de l’utilisation d’une centaine de pesticides, et termine sur ces mots « Rendez-nous la beauté du monde ».
Et il y a justement un homme en Corée dont c’est le projet. Pas vraiment de rendre à Fabrice Nicolino la beauté du monde et des coquelicots, mais de ressusciter des espèces disparues ou en voie de disparition. La revue 6 mois s’intéresse dans son dernier numéro au très controversé personnage Hwang Woo-suk, à la tête d’une immense clinique de clonage d’animaux en Corée. Le monde entier lui commande des clones de chiens partis trop tôt. Les États-Unis ont par exemple commandé depuis 2009 plus de 150 clones du chien Trakr, mort en 2009. C’est un chien héros du 11 septembre qui a sauvé la dernière personne vivante des décombres des deux Tours effondrées du World Trade Center. Le nouveau projet de Hwang Woo-suk, est donc de repeupler des espèces en voie de disparition ou disparues.
Les papillons et coccinelles ne sont cependant pas sa priorité. Il a l’air nettement plus intéressé par l’ADN des mammouths laineux qu’il veut inséminer dans une éléphante. D’après les brochures de sa clinique, le premier mammouth laineux devrait naître d’ici 2020.
Attention cependant, si le personnage est si controversé, c’est parce qu’il a beaucoup menti par le passé et beaucoup de scientifiques estiment le projet peu réaliste.
Mais en attendant, on ne sait jamais : conservez bien les ADN de vos papillons préférés.
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