Le street art mis à l’honneur au Petit Palais, l’art contemporain cet été au Havre, Matthew Barney qui investit la Fondation Cartier… cet été, on se cale au musée.
We Are Here, 13 street artistes pour mettre à l’honneur l’art urbain
We Are Here, c’est le nom de cette nouvelle exposition au Petit Palais gratuite entièrement dédiée à l’art urbain. Parmi les treize grands noms du street-art invités pour l’occasion, on retrouve Shepard Fairey, l’auteur de sérigraphies cultissimes comme le géant d’Obey ou le visage de Barack Obama sous-titré d’un énorme « Hope », Invader, D*face, auteur de la fresque LOVE WON’T TEAR US APART qui orne le 13e arrondissement, Seth, Cleon Peterson, ou encore Hush.
C’est la première fois que le Grand Palais ouvre ses portes à l’art urbain et pour l’occasion, l’exposition contient aussi une résonance symbolique. « We Are Here », c’est aussi et avant tout un slogan employé dans les mouvements contemporains de luttes pour les droits civiques. Il revendique et exprime la légitimité du mouvement street art.
Il est tout aussi symbolique que les plus de 200 œuvres de cette exposition qui s’insèrent, envahissent et jouent avec l’architecture style Beaux-Arts du Petit Palais, construit pour l’Exposition Universelle de 1900 et la collection permanente. L’installation de ces œuvres monumentales a été pensée pour résonner avec les Salons du Palais, en hommage au Salon des Refusés ou au Salon d’Automne, à l’origine de nombreuses révolutions artistiques au tournant des XIXe et XXe siècles.
Une exposition à la scénographie immersive et contemporaine à découvrir cet été et jusqu’en automne prochain.
Jusqu’au 17 novembre 2024. Petit Palais — Avenue Wiston Churchill, 75008 Paris. Plus d’infos ici.
Un été au Havre, l’art contemporain parcourt la ville au bord de l’eau
À deux heures de Paris, la ville du Havre offre, comme chaque été, l’occasion de suivre en plein air l’exposition Un été au Havre dédié à l’art contemporain et qui invite à redécouvrir cette ville en bord de mer à l’architecture unique.
Œuvres monumentales, pérennes ou éphémères, toutes s’entremêlent dans l’espace urbain jusqu’à mi-septembre. Au départ, en 2017, Un été au Havre a été créé pour célébrer les 500 ans de fondation de la ville. Mais le succès de ce projet a entraîné son renouvellement actuel pour le plus grand plaisir des habitants. Ainsi, chaque année, de nouvelles œuvres viennent renouveler et enrichir la collection à ciel ouvert et accessible à tous.
C’est ainsi que Stephan Balkenhol, Emma Biggs, Pierre Delavie, Lorène Dengoyan, Evor, Vincent Ganivet, Jace ou encore Mark Jenkins ont laissé leur trace dans la ville balnéaire, qui accueille de plus en plus de touristes venus découvrir certaines œuvres devenues cultes comme Catène de containers de Vincent Ganivet, inaugurée en 2017.
Jusqu’au 22 septembre 2024. Dans toute la ville du Havre. Plus d’infos ici.
SECONDARY, Matthew Barney investit la Fondation Cartier
C’est la première exposition institutionnelle de Matthew Barney en France depuis plus de 10 ans. Figure incontournable de l’art contemporain américain, il revient avec sa dernière installation vidéo intitulée SECONDARY, aux côtés d’œuvres spécialement créées pour l’occasion.
SECONDARY, ce sont 60 minutes de performance autour d’un traumatisme pour les fans de football américain comme Matthew Barney, à l’époque quaterback. Le 12 août 1978, lors d’un match de football, un impact violent entre deux joueurs, Jack Tatum et Darryl Stingley, causa la paralysie à vie de ce dernier. Rediffusé en boucle dans les médias sportifs, cet évènement tragique est réinterprété en une chorégraphie de corps vieillissants sur un terrain de football reconstitué.
Autour de la salle dédiée aux écrans de diffusion, d’autres œuvres, comme une sculpture en terre cuite, investissent toutes les pièces de la fondation Cartier pour offrir une déambulation au travers une approche du corps.
Pour accompagner l’exposition, la Fondation Cartier propose également une programmation exceptionnelle d’évènements et de performances et l’artiste lui-même réalisera une performance in situ baptisée DRAWING RESTRAINT 27, la dernière vidéo de sa série éponyme qu’il filmera dans les espaces de la Fondation Cartier et qui y sera ensuite diffusée.
Jusqu’au 8 septembre 2024. Fondation Cartier pour l’art contemporain — 261, boulevard Raspail, 75014 Paris. Plus d’infos ici.
Versailles, la « Chambre de soie » d’Eva Jospin est à l’Orangerie
Sous les arcanes de l’Orangerie du Château de Versailles, Eva Jospin a installé son œuvre Chambre de soi, une fresque murale tissée de couleurs vives prenant des formes végétales et grimpantes.
Eva Jospin, vous la connaissez peut-être, est plasticienne française et l’autrice de La traversée, une œuvre à l’enchevêtrement sylvestre et enchanteur qui traverse le passage Raspail, à la sortie du Beaupassage situé dans le 7e arrondissement.
Une autre de ses œuvres monumentales, c’est Chambre à soie, une broderie monumentale de 350 mètres carrés et de 107 m de long, une plongée végétale tissée de fils de soie, de coton et de jute, une flânerie dans la forêt de soi-même, comme un écho au célèbre essai de Virginia Woolf, Une chambre à soi.
Nova y est allé et avait même rencontré l’artiste au premier jour de l’accrochage du premier lai de la tapisserie… Qui sera continuée pour l’occasion de deux lais inédits, inspirés des célèbres jardins du château, et des moins connus bosquets disparus !
Jusqu’au 29 septembre 2024. Orangerie du château de Versailles — Place d’Armes, 78000 Versailles. Plus d’infos ici.
Paradis naturistes, le MUCEM met les culs-nus à l’honneur
Saviez-vous que la France est la première destination touristique au monde pour les naturistes, qu’on appelle parfois chez nous les “culs-nus” ? En France se trouvent de véritables communautés, des plages dédiées, des villages, campings et loisirs, avec supérettes et magasins.
Autour de Marseille, les lieux naturistes sont très nombreux. Ce n’est donc pas un hasard que le MUCEM, le grand musée local, se penche sur la question, avec la nouvelle exposition Paradis naturistes.
Pour démarrer l’exposition, il faut traverser un grand rideau en forme de soleil, parce que c’est le soleil qui a attiré les naturistes en France. L’expo’ pense le cul-nu, et retrace l’histoire et l’utopie des communautés naturistes françaises, de leurs débuts, il y a 100 ans, jusqu’à aujourd’hui.
600 photographies, films, revues, objets quotidiens, peintures, dessins, livres, estampes et sculptures issus des archives des communautés naturistes et de collections privées et publiques ont été rassemblées pour penser le naturisme mais aussi la nudité actuelle, militante et politique et notre rapport au nu.
L’exposition est au MUCEM mais aussi dans six endroits différents de la ville avec des expos et des discussions additionnelles. Sachez que l’on peut même visiter l’expo à poil dans des visites dédiées une fois par mois. Le pied.
Jusqu’au 9 décembre 2024. Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM) — 1, esplanade J4, 13002 Marseille. Plus d’infos ici.
À Vélo, pour redécouvrir Paris à bicyclette
Vous n’êtes pas sans savoir que Paris croule sous les vélos. En 2024, 11,2 % des déplacements se font à vélo dans la capitale, contre 4,3 % en voiture. Et cet usage du vélo a une histoire : considéré depuis les années 70 comme un symbole d’écologie politique, il est de plus en plus employé à Paris avec le développement des pistes cyclables.
À Vélo, Paris métropole 1818 – 2030 se propose donc de retracer l’histoire des cyclistes de la capitale, tout en montrant l’évolution de ces pratiques et les impacts sociaux et urbains qui en découlent.
Une expo d’archives à la fois visuelle et matérielle avec des photographies, des affiches, des cartes d’époque, mais aussi une riche sélection de modèles de vélos historiques.
Fans de vélo et nostalgiques des modèles vintage, vous traverserez en l’espace d’une après-midi plus de deux siècles d’histoire mais aussi d’utopie cycliste pour bâtir un modèle de ville plus écologique et convivial.
Jusqu’au 29 septembre 2024. Pavillon de l’Arsenal — 21 boulevard Morland, 75004 Paris. Plus d’infos ici.
Déplacer les étoiles, l’utopie immersive et vaporeuse de Katharina Grosse
Immense toile dépliée sous la Grande Nef, les visiteurs évoluent entourés, encerclés même, de larges espaces de couleurs qui s’entremêlent, créent des formes utopiques et rêveuses. Déplacer les étoiles, c’est le nom de cette nouvelle exposition au Centre Pompidou Metz qui accueille l’artiste allemande Katharina Grosse et son oeuvre monumentale.
8250 mètres de tissu suspendu et vaporisé de couleurs s’élèvent jusqu’à 20 mètres de haut pour toucher le sommet de la nef. Une installation immersive qui permet, littéralement, de traverser l’écran de la peinture et de ressentir l’atmosphère vibrante des couleurs.
« De cette expérience positive ou négative, mon intention est que nous développions le désir d’initier un changement »
Katharina Grosse, artiste contemporaine
Katharina Grosse développe depuis la fin des années 1980, une pratique qui réinvente la peinture : la vaporisation au pistolet. Inspirée par les fresques de la Renaissance lors d’un voyage à Florence, elle intègre depuis l’architecture à son art, créant des œuvres qui s’insèrent et jouent avec les espaces dans lesquels ils s’inscrivent. L’oeuvre principale de Déplacer les étoiles, dans la Grande Nef du Centre Pompidou, ne fait pas exception : jouant avec l’espace du sol jusqu’au plafond, l’oeuvre vient contester l’architecture jusqu’à déborder à l’extérieur sur le parvis du Centre.
Jusqu’au 24 février 2025. Centre Pompidou Metz. 1 Parvis des Droits de l’Homme, 57020 Metz. Plus d’infos ici.
Des lignes et des corps, Yasuhiro Ishimoto pour la première fois en Europe
Noirs et blancs intenses, grain si particulier, plans resserrés sur les urbains et les villes de Chicago et du Japon, la nouvelle exposition du BAL explore la modernité en photographie rapprochant culture japonaise et influence occidentale.
Yasuhiro Ishimoto est une figure majeure de la photographie japonaise du 20ème siècle dont l’oeuvre reste encore relativement méconnue en France. Pour la première fois, le BAL accueille l’exposition Des lignes et des corps, 169 tirages rares et d’époque qui retracent les débuts de la carrière du photographe, entre Chicago et le Japon.
Figure clé des années 50 et 60, il est formé aux Etats-Unis et fait partie de la première génération de photographes de l’École de Chicago, influencé par Harry Callahan et Aaron Siskind.
« Il jetait sur le monde un regard radicalement nouveau »
Ikko Tanaka, directeur artistique, au sujet de Yasuhiro Ishimoto
Aux clichés sublimes de Ishimoto s’ajoute donc la dimension modernisatrice, presque révolutionnaire de son travail, que résume brillamment Stephan Zweig à son propos : « Intermédiaire tout à fait extraordinaire entre Orientaux et Occidentaux, un homme à double dimension, capable d’une part de contempler de l’extérieur avec étonnement et respect, le côté étranger de cette beauté, et de l’autre de la représenter et de nous la faire comprendre comme allant de soi, comme une beauté vécue de l’intérieur et devenue sienne. »
Jusqu’au 17 novembre 2024. Le BAL — 6, impasse de la Défense, 75018 Paris. Plus d’infos ici.
Exporama, un été d’art contemporain à Rennes
C’est l’évènement estival culturel incontournable de Rennes. Exporama, ce sont d’abord trois expositions avec pour fil rouge, la photographie et l’art urbain. Pour sa quatrième édition, l’évènement met à l’honneur le travail photographique de Raymond Depardon à Alger, ainsi que le graffiti autour de l’exposition « Aérosol. Une histoire de graffiti ».
Mais ces expositions ne sont pas seules. Exporama, ce sont aussi des évènements, des performances, des oeuvres partout en ville, en intérieur ou en plein air qui envahissent Rennes pour célébrer l’art contemporain. Mais aussi des rencontres autour des expositions, avec notamment les pionniers du graffiti JonOne et Jef Aerosol.
Flânez au coeur du quartier Colombier et vous rencontrerez peut-être au détour du square des Martyrs de la Résistance Terrain d’entente, une oeuvre « à jouer » de Sophie Cardin qui emprunte l’esthétique des terrains de sport en en réinventant les règles.
La plupart de ces expositions sont gratuites et éphémères et à retrouver dans 20 lieux différents à Rennes. Cette année, l’édition s’attache à offrir un regard particulier sur le sport, en résonance avec les Jeux Olympiques 2024.
Aérosol. Une histoire de graffiti, Musée des beaux-arts de Rennes jusqu’au 22 septembre 2024,
Les jeux olympiques, 1964-198« , Frac de Bretagne jusqu’au 5 janvier 2025,
Son oeil dans ma main – Algérie 1961 et 2019, Champs-Libres, salle Anita Conti jusqu’au 5 janvier 2025,
Plus d’infos ici