Bertille Bak au Jeu de Paume, Myriam Mihindou au Quai Branly, l’expo Loading au Grand Palais Immersif… on a fait le tour des expos actuellement à l’affiche afin de vous dénicher le meilleur, le must, l’indispensable. Tour d’horizon des immanquables de 2024 !
Bertille Bak. Abus de souffle
Des sapins jetés par les fenêtres d’un immeuble du nord de la France, des roses à retirer en distributeurs, des couronnes de fleurs catapultées… Bertille Bak cumule les images absurdes et bidouillées dans sa dernière installation vidéo présentée au prix Marcel Duchamp 2023. Avec Nature morte (partie 1 : l’hiver), la vidéaste fait ce qu’elle sait faire de mieux : s’immerger dans un territoire, une communauté, des traditions, pour mettre en lumière un monde globalisé aux rapports spectaculairement asymétriques. À base d’un simulacre vidéo low-tech, proche du documentaire, elle tente de dire autrement une vérité. C’est ce qu’Abus de souffle présente à travers des projets inédits et des œuvres créées au cours des dix dernières années.
Pour prolonger l’expérience, rendez-vous le 12 mars pour une visite guidée par la commissaire Marta Ponsa et en présence de l’artiste, suivie d’une projection de ses différents films.
Jusqu’au 12 mai 2024
Jeu de Paume
1 place de la Concorde, Jardin des Tuileries – 75001 Paris
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Myriam Mihindou. Ilimb, l’essence des pleurs
À travers une installation interactive et sonore, l’artiste franco-gabonaise Myriam Mihindou explore la pratique des pleureuses du peuple Punu. Elle rappelle leur rôle de soigneuses et intercesseuses entre les vivants et les morts, et questionne la gestion de la larme dans nos sociétés contemporaines.
En amont ou en complément de l’exposition, écoutez Myriam Mihindou, elle-même pleureuse, raconter sa propre expérience au micro de Bintou Simporé :
Jusqu’au 10 novembre 2024
Musée du quai Branly – Jacques Chirac
37 Quai Jacques Chirac – 75007 Paris
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La société des spectacles. Avec Farah Atassi et Ulla von Brandenburg
Ulla von Brandenburg et Farah Atassi ont des pratiques artistiques totalement éloignées. Mais elles se rejoignent sur un point : elles jouent toutes les deux avec l’art de la mise en scène. L’une emprunte aux codes du théâtre et aux rituels ésotériques pour faire répondre ses diverses créations, l’autre développe une peinture figurative où les formes géométriques composent avec l’espace. Préparez-vous à déambuler entre de longues installations textiles d’Ulla von Brandenburg, derrière lesquelles se cachent les toiles XXL de Farah Atassi. Complémentaires et showgirl.
Jusqu’au 20 avril 2024
Fondation Pernod Ricard
1 cours Paul Ricard – 75008 Paris
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Inès Di Folco Jemni. Le Salon des songes
Inès di Folco est une jeune artiste peintre de 30 ans, qui a déjà exposé à Mexico, à New York, à Londres, à Marseille et à Paris. Elle peint des portraits, des bluesmen, les « Four Women » de Nina Simone, des déesses mythiques… Et elle est en exposition-résidence à Pantin, aux Magasins Généraux pour ce qu’elle appelle LE SALON DES SONGES : un espace où l’intime, le domestique et le rêve dépouillent le lieu d’art de sa froideur. Honorer les ancêtres et méditer dans un canapé, c’est à peu près l’idée de cette expo pas conventionnelle.
Chaque samedi et dimanche à 14h30 ou 18h, l’équipe de médiation guide les visiteur·ses au sein de l’exposition. Et si vous adorez le projet, que vous voulez en savoir encore plus, Nova a rencontré Inès di Folco aux Magasins Généraux :
Jusqu’au 7 avril 2024
Magasins Généraux
1 rue de l’Ancien – Pantin
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Loading. L’art urbain à l’ère numérique
Une exposition d’œuvres à l’origine produites dans la rue, qui se retrouvent diffusées, projetées et mises en scène à 360° dans l’espace monumental du Grand Palais Immersif. Un sacré tour du monde des artistes en action depuis les années 70.
À noter que le 10 janvier dernier, Nova investissait les lieux pour une émission en compagnie du commissaire de l’exposition, Christian Omodeo, et d’une partie des artistes exposé·e·s, dont la photographe Martha Cooper :
Jusqu’au 21 juillet 2024
Grand Palais Immersif
110 rue de Lyon – 75012 Paris
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Biennale NOVA_XX 2024 : Plurivers et Contingence
Centre d’art transdisciplinaire dédié à la scène contemporaine belge wallonne, mais pas que, le Centre Wallonie Bruxelles est un espace de grande liberté artistique au cœur de Paris, où on hybride, on regarde à l’envers et de côté, et surtout, où on s’affranchit de la norme. La biennale NOVA_XX ne déroge pas à cette règle. 41 artistes, femmes ou non-binaires, exposent leur travail, leur recherche, leurs créations autour du thème Plurivers et contingence, et ouvrent chacune à leur manière vers de nouveaux mondes spéculatifs, des cosmogonies futuristes, des réalités parallèles…
Nova y a déjà fait un tour et en a profité pour discuter avec Stéphanie Pécourt, directrice du Centre Wallonie Bruxelles, puis Lou Fauroux et Louise Charlier, deux artistes exposées :
Jusqu’au 27 avril 2024
Centre Wallonie Bruxelles
127-129, rue Saint-Martin – 75004 Paris
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Faisons Corps
Des corps fragmentés, une prothèse sous vitrine, un ballon-de-basket-boule-à-facette, un cavalier livreur Deliveroo… Quatorze artistes, de toutes disciplines, dialoguent sur la question DES corps au MAIF Social Club. Car après tout, le corps ne se limite pas à l’anatomie, il est à la fois le reflet de nos identités, des injonctions et attentes de la société, comme les débats incessants sur celui des femmes ou l’invisibilisation de ceux exploités. Et heureusement, pour contrebalancer, il peut être à la source de l’action collective : faire corps pour déclencher une liesse d’où nait la fête… ou les luttes militantes.
Du 30 mars au 4 janvier 2025
MAIF Social Club (entrée gratuite)
37 rue de Turenne – 75003 Paris
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Paul Andreu. L’architecture est un art
De la première version de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle à l’opéra de Pékin, le Français Paul Andreu a constamment conçu son architecture comme un mouvement, comme un élan ascensionnel. Une poésie architecturale du XXe siècle où terre et ciel, carré et cercle, Occident et Orient, dialoguent. À partir d’une donation de carnets de croquis et de ses archives, la Cité lui consacre sa première rétrospective.
Jusqu’au 2 juin 2024
Cité de l’architecture et du patrimoine
1 place du Trocadéro et du 11 novembre – 75116 Paris
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Silina Syan. Crystal Oud
Après l’exposition Champs Magnétiques à Nice, Silina Syan continue ses recherches sur l’expérience de l’exil et de la migration. En résidence à l’Institut des Cultures d’Islam, l’artiste plasticienne présente Crystal Oud. Une installation photo/vidéo qui interroge son identité, sans cesse en construction entre l’Arménie, le Bangladesh et la banlieue parisienne. Sur son moodboard : des photographies capturant les commerces et leurs vitrines remplies de produits de beautés dans les rues de la Goutte d’Or, Paris 18, là où elle grandit et erre. Et quand il est question de son histoire familiale, elle choisit de retracer sa première visite au Bangladesh pour le mariage de son oncle. Un journal intime visuel, en deux temps, à découvrir, à la fois sur le Pont St-Ange et à l’ICI.
Jusqu’au 12 mai 2024
Institut des Cultures d’Islam + Pont St-Ange
56 rue Stéphenson – 75018 Paris
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Chéri Samba. Rétrospective à partir de la collection de Jean Pigozzi
À même la rue, c’est là que Chéri Samba commence à exposer ses œuvres dans le Kinshasa des années 70. Car le peintre congolais s’adresse avant tout à la foule, celle qui déambule devant son atelier de la capitale. À ses peintures figuratives, aux couleurs vives, il ajoute des textes pour capter, distraire et faire réagir les passant·es sur les questions sociales de son époque (et d’aujourd’hui pour ceux de passage au musée Maillol) : l’inégalité entre les sexes, le colonialisme, la corruption ou les problèmes d’eau et de pollution. Il est incontestablement l’ambassadeur de la « peinture populaire » en République démocratique du Congo, et on vous conseille de ne pas rater cette toute première rétrospective française. D’ailleurs, vous pourrez croiser le nom du fondateur du magazine Actuel et de Radio Nova, Jean-François Bizot, sur les toiles ! Il a été le premier à inviter Chéri Samba en France, pour partager ses peintures dans le magazine Actuel en 1982.
Jusqu’au 7 avril 2024
Musée Maillol
59-61 rue de Grenelle – 75007 Paris
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