A l’occasion de la sortie de Mémoires d’Eléphant #1, on retrace l’histoire de ce label !
Cracki Records est un label que l’on aime, que l’on suit et qui, surtout, fête cette année ses deux ans d’existence. Pour fêter ça, ils sortent une compilation qui rassemble tous les artistes que le collectif soutient, et qui porte le beau nom de Mémoires d’Eléphant #01 (par ici les commandes !)
Après leur avoir proposé de nous présenter une playlist des artistes qu’ils représentent, on s’est dit que ça valait le coup de revenir sur leur parcours et de retracer leurs souvenirs. Pour le coup, c’est Cracki qui nous livre ses mémoires : en images, en anecdotes, et en musique.
Comment une bande de potes se retrouve à la tête d’un label ?
L’idée de label est née au retour d’un voyage en Inde entre une bande d’amis – d’où notre logo ! Chroniqueurs musique dans Keith Magazine, on décide d’abord de monter notre propre blog – crackisworld – pour poster nos récentes trouvailles musicales.
Et après le blog ?
Avant le label, on a décidé d’organiser des événements intimistes, familiaux.
Le premier pas date de printemps 2010, avec notre premier Salon d’Eté. L’idée était de reconstituer un salon en plein air, pour créer une ambiance cosy en plein rue ! Le tout était accompagné d’animations et concerts. Au final, il y avait plus de 150 personnes !
Après on a enchainé différents formats d’évènements. Notre deuxième projet a été Cracki @ La Gare aux Gorilles.
On a investi le squat du 19ème arrondissement entre 14h et minuit pour proposer à la fois des concerts acoustiques et djs (avec Isaac Delusion, The Hop, St Schizoide) et des activités extérieures (super Nintendo, pétanque, concerts acoustiques…).
Ensuite en décembre 2010, on a organisé la première Cracki Party ! Dans une usine à Ivry sur Seine, on a accueilli 700 personnes. C’était la première fois qu’on organisait un événement aussi important et pourtant on affichait complet. On n’avait aucune expérience, et ça a été organisé vraiment à l’arrache. On a fini les installations 30 minutes avant que les gens n’arrivent. C’est aussi la première fois qu’on a fait jouer Larcier et Renart qui font maintenant parti de Cracki Records !
En parallèle, on a continué nos Salon d’été, toujours au Belvédère de Belleville : c’est un concept qui nous tient à cœur, car il est accessible à tous. La deuxième édition a ainsi eu lieu au printemps 2010, et rassembla plus de 500 personnes, et la 3eme a eu lieu en avril 2012. Celui ci, c’était de la folie : journée ensoleillée avec 2500 personnes: toutes les épiceries du coin étaient vides ! On avait préparé un line up très varié avec Isaac Delusion, Luca Eminenti, Voiron, Ross Heselton, Edward Barrow.
Comment avez-vous rencontré les groupes que vous aviez envie de produire ?
Le plus souvent par des amis en commun. Par exemple, on connaissait Loic Fleury (Isaac Delusion) par un ami, et la première fois qu’on l’a rencontré avec Jules, son acolyte du groupe, c’était dans la cave d’un des fondateurs du label qu’on utilisait pour faire de la musique et jouer à la Playstation.
On continuait énormément à digger sur internet, à des concerts, à la recherche de la perle musicale. C’est souvent en les invitant à jouer à nos évènements que nous avons tissé des liens, comme par exemple avec Larcier et Renart qu’on a invité à notre première Cracki Party : on ne s’est pas quittés depuis.
Et les choses se sont accélérées avec la seconde Cracki Party !
En septembre 2011, on a organisé la Cracki Party 2 avec Marcelus, Childhood ’87, Nadja Chatti, Paulo Reachi, Larcier.
C’était la folie, la soirée était complète en quelques jours ! Des gens essayaient de rentrer par le toit de l’usine, d’autres essayaient de revendre 40 euros des places achetées 8 euros. On ne pensait vraiment pas que ça allait prendre cette ampleur, c’était mieux que ce qu’on avait espéré. C’est vraiment après cette soirée qu’on a pris conscience de l’ampleur de notre projet. 1500 personnes qui se déplacent à Ivry, ça nous a donné envie de continuer. C’était notre premier évènement d’une telle envergure. On a du tout sécuriser, enlever des tonnes de verre et d’acier 4 mois avant l’évent, avec tous nos amis qui sont toujours à nos côtés pour nous aider. On a une super équipe qui nous entoure ! Cet évent a beaucoup fait parler de Cracki, c’est ce qui nous a lancé.
Du coup après les Cracki Parties, Cracki Records.
On a crée le label Cracki Records en décembre 2011, et produit le premier disque du bordelais Larcier. Assez vite, on a eu pas mal de retours positifs : par le magazine XLR8, Trax, et on a été élu label du mois par Tsugi dans la foulée ! Ca nous a bien aidé pour notre première sortie !
Notre deuxième sortie était en tout logique Isaac Delusion, avec qui nous travaillions depuis plusieurs mois. L’Ep était enregistré, et pour présenter ce groupe encore inconnu, nous avons organisé en janvier 2011 un concert dans un appartement boulevard Voltaire. C’était le premier vrai concert d’Isaac Delusion !
Ensuite, vous vous êtes délocalisés à l’occasion, vous avez tenté d’autres aventures …
On a toujours cherché à se renouveler dans nos évènements. On a donc effectivement vite essayé de se délocaliser.
En mai 2012, on a organisé une scène au Distortion Festival à Copenhague: Cracki x Kollektiv, Kollektiv qui deviendra quelques mois plus tard l’excellent label Techno Latency.Cet événement à été le premier de Cracki à l’étranger, avec un concert de Schultz & Forever et Dj sets de jeunes talents locaux.
En juin 2012, on a organisé une mini tournée avec Isaac Delusion & des Djs Cracki à Varsovie. On garde un excellent souvenir de ce voyage : super ambiance et hyper bon esprit. L’évènement se déroulait dans un grand parc en fin de journée. Les Polonais étaient survoltés, ça a duré toute la nuit, la police est arrivée vers 6h00 du matin pour arrêter la musique ! Mais honnêtement, Renart auraient pu continuer longtemps vu l’ambiance !
Niveau international, on peut aussi dire qu’Isaac Delusion a déjà fait deux tournées aux USA, et a joué au SXSW l’an dernier.
Sinon, en 2013, Isaac Delusion & L’impératrice ont été invités à quelques mois d’intervalle par l’Alliance française pour une tournée indienne : au programme, 8 dates en deux semaines à travers tout le pays. C’était sportif mais ça valait le coup !
Pendant ce temps en France, on continuait à organiser des évènements !
En juin 2012, on a aussi organisé la Cracki Boogie au Trabendo avec John Daly, Renart, Luca Eminenti, Qosmonaut, Dooks, Jackson Thélémaque, la Pègre douce. C’était le premier essai d’évent dans une vraie salle institutionnelle, mais forcément revisité à notre manière : des activités dans la salle, mais aussi en extérieur. On a même réussi à faire un barbecue dans le parc de la villette ! L’idée était de proposer un évènement ludique et original, couplé à un line up varié, un peu dans la lignée de nos salons d’été à Belleville.
En septembre 2012, on a organisé le premier Open air Cracki, au Parc de Vincennes, avec Jared Wilson, Les Mamies, Kicks, L’Impératrice, Luca Eminenti et Larcier. On a toujours voulu organiser un événement en pleine nature, une sorte de mini festival sur une journée. Il est important pour nous de proposer différentes activités dans ce genre d’événement : des stands de massages, un terrain de volley et de badminton, un piano, une session foot, un barbecue coréen… 3000 personnes sont venues, des jeunes, des parents avec leurs enfants, on vendait de la barbe à papa pendant que Jared Wilson réalisait un énorme set acid. La police nous a demandé d’arrêter vers 22h…le public était fou !
Notre dernier évènement en date a eu lieu au Palais de Tokyo en septembre 2013, où nous avons invité le label Berlinois Tresor. C’était un rêve pour nous d’inviter une institution comme le Tresor. On avait comme projet depuis quelque temps d’organiser une soirée avec Tresor mais il nous manquait un lieu original, à la hauteur de l’enjeu. On a prit contact avec le Palais de Tokyo, puis il est devenu évident de faire une collaboration entre Cracki Records, le Palais de Tokyo et Tresor. Côté musique, cet événement a accueilli la première mondiale du nouveau projet de Nils Petter Molvaer et de Moritz von Oswald – « 1/1 » ! Pour les
Dans les mois à venir, on va sortir le 2ème Ep de l’Impératrice, et un Ep de Voiron. On veut continuer à jongler entre les genres, une sortie indie, une sortie electro. Le principal rendez vous de cette année, est la sortie au printemps 2014 du premier album d’Isaac Delusion On prépare aussi du nouveau pour Apes & Horses et beaucoup d’autres …
accompagner, Dj Deep, Kangding Ray, François X, Voiron et Kicks.
Et votre actualité ? Qu’est-ce que vous nous réservez pour 2014 ?
Niveau évènementiel, on aimerait refaire une grosse Cracki Party dans les mois à venir, mais des projets comme ça c’est toujours incertain jusqu’au dernier moment.
Actuellement, on prépare surtout un projet d’envergure pour l’été 2014 : On s’associe au collectif La Mamie’s pour créer la première édition du « Macki Music Festival », qui aura lieu le 4, 5 & 6 Juillet à Paris et proche banlieue. L’idée est de prévoir des concerts & des Djs set en plein air, mais aussi de s’associer à d’autres collectifs artistiques pour réaliser une scénographie originale et créer un lieu unique… C’est notre projet le plus ambitieux jusqu’ici et on a hâte qu’il se réalise.
Ambiance chaleureuse au programme !