La schizophrénie – entre autres – revisitée.
Crédit photo : Eric Pickersgill « Michelle et Jimmy, Just Married”
Near Future Laboraty est un blog qui se plaît à imaginer, indices à l’appui, le futur proche. Les tenanciers sont principalement des designers, qui se basent sur leur recherche pour fabriquer des futurs plus habitables.
Dans un de leur derniers articles, ils ont listé une série de pathologies du futur liées à notre hyperconnexion. Je suis donc ravie de donner à tous les hypocondriaques du présent et leur héritiers une myriade de nouvelles maladies imaginaires à contracter.
Je m’autorise une non-traduction du nom de ces pathologies qui pour l’instant n’existent encore dans aucun dictionnaire
Il y a tout d’abord la désormais reconnue FOMO (Fear of Missing Out, la peur permanente de ne pas être au bon endroit et de rater des choses essentielles qui se passent ailleurs) qui se rapproche très fort de la FOBO (Fear Of Better Options, en gros la peur de dire oui tout de suite et qu’une meilleure option se présente plus tard qu’on ne pourra que refuser). Tout ceci est très bien expliqué dans ce sketch drôle de Aziz Ansari – star plus que montante de la rigolade américaine :
Attention, c’est en anglais
Et puis il y a des petites nouvelles dans le monde merveilleux des maladies mentales modernes :
La Systrom Anxiety
Ce moment où l’on ne sait pas s’il faut vivre le moment présent ou le capturer pour pouvoir le vivre encore et encore et le partager et le mettre dans la face de ses amis des internet. On croise beaucoup de gens atteints par une forme aigue de cette maladie dans les concerts, les chutes du Niagara, les pays étrangers, et derrière les perches à selfies.
Le Overshadower Syndrome (OS)
Cette pathologie peut mener à des situations à la fois très drôles ou extrêmement gênantes. Le trouble ne vous sera certainement pas étranger : Il s’agit de ne plus être capable de distinguer ce qu’il est normal de savoir sur quelqu’un que vous connaissez principalement sur les réseaux sociaux. Cela se traduit souvent pas des conversations étranges avec des quasi inconnus.
Exemple:
Féliciter en la croisant une connaissance pour la naissance de son bébé, c’est okay.
Féliciter une connaissance en la croisant pour ses blagues spirituelles sur le post facebook d’une troisième vague connaissance, et lui demander comment il/elle va depuis qu’il/elle s’est fait largué(e), et s’enquérir de si finalement il/elle a retrouvé son portable, et didonc il/elle le perd souvent, et on en est où de ce nouvel appartement qu’il/elle cherchait dans le 11e/10e ou 18e pour ne pas être trop loin de son travail : c’est bizarre.
La Online Tachylalia
Cette fâcheuse tendance à partager de manière frénétique et parfois sans réfléchir du contenu, au point qu’il devient impossible à vos amis, parents, collègues de vous suivre (parce que vous allez trop vite OU parce que vous les rendez fous et que s’ils continuent à vous suivre, ça pourrait mal se terminer) Quand cette maladie atteint un point vraiment critique, elle peut provoquer un rejet social de votre personnalité dans et hors ligne. Ce qui est triste.
La Profile Schizophrenia (PS)
Un léger trouble de personnalité qui apparaît quand le malade perd le contrôle de ses plusieurs comptes et profils sur les réseaux sociaux. Il développe alors des personnalités tellement différentes sur Linkedin, Facebook, World of Warcfraft ou Tinder, qu’il et les autres ne savent plus qui il est vraiment.
La Online Monophobia (OM)
Le fait de ressentir une profonde solitude en ligne. Quand on reçoit trop peu de messages, demandes d’amitié, retweets, notifications à son goût et qu’on se sent donc mal sur les réseaux sociaux comme on peut se sentir seul avec son gobelet dans une soirée où l’on connait personne. Cette phobie est liée à une autre pathologie des Internets : la Online Athazagoraphobiaqui, c’est à dire, la peur de l’oubli sur les réseaux sociaux.
La Stockage Claustrophobia (SC)
La peur d’être confinée sur une bande passante. Je n’en dirai pas plus.
La Six Degrees Jealousy (SDJ)
Avoir de la jalousie pour un contact sur les réseaux sociaux qui reçoit plus de likes, de commentaires, qui a plus d’amis ou fait des blagues plus drôles. Inspirée par les théories de réseau sur six degrés de séparation, la SDJ touchent plus les adolescents soumis à ne forte pression sociale et la peur de ne pas appartenir à une communauté ou de la tribu et ça peut mener à la (OM).
Voilà pour aujourd’hui, nul doute qu’on saura en trouver d’autres à l’avenir. A côté de ça, c’est sur que la peste et le choléra ça fait très 2eme millénaire.