Western, Science-Fiction, Fantastique, Espions…. dans le monde des serials
Tournés en 2 jours, les épisodes de chaque serial des années trente et quarante étaient des modèles d’économie, de rapidité, d’inventivité débridée et de culot.
Passant ensuite en salles ou à la télé, ils ont formé les cerveaux des allumés d’aujourd’hui.
Des Aventuriers de l’arche perdu à James Bond, tous les films d’action trouvent leur origine dans les « serials », petits feuilletons d’aventures délirantes, de X-men, d’homme volants, de Fu-Manchu et d’autres monstres masqués, ennemis publics, anthropophages et savants fous. La vraisemblance et la continuité-raccord n’est pas leur fort, mais les poursuites en avions, chevaux ou fusées ne posent pas de problème.
combats sans merci entre affreux et héros bondissants
Quelques scaphandres faits avec des tenues de garagiste, des casques avec des seaux à champagne, des abris et bases secrètes dans des granges, hangars et autres usines désaffectées et c’est parti pour des combats sans merci entre affreux et héros bondissants.
Exemple : Gene Autry, cow-boy d’opérette chantant, combat en pleine nature le royaume de Murania (Atlantide) situé à 20 000 pieds, juste sous le ranch ou il réalise son émission de radio chantée !!!
Les Storm Riders souterrains sortent à cheval de sous terre, vêtus d’une cape et d’un uniforme autrichien associés à un casque de martien (à pointe), les robots ont des feutres en métal, la reine de Mu ressemble à une vamp du muet, ses ennemis à des Mongols, et les gars de l’ouest sont appelés « surfaciens » par les underground.
Les titres des épisodes serials étaient souvent l’idée directrice : Le cavalier maudit ou Guerre dans le ciel, et les scénaristes devaient broder sur le thème ! En voici une poignée : La chambre de la foudre, Prisonnier du laser, L’antre du danger, l’Empire du mal…
Voilà la force des Serials : tournés à cent à l’heure en décors et lumières naturels, mais avec tout l’exotisme possible. On pense à Bollywood ou des comédies sentimentales tournent au polar violent où des cosaques côtoient des Indiennes en saris, des gangsters disco avec des Moghols pailletés, pour finir en music-hall !
Dans les Serials, il y a des maquettes avec des décors futuristes, pleins du charme des années trente, raffinés et auréolés de lumières. Les grands espaces de tournage autour de Hollywood sont extraordinaires, encore sauvages, dignes de John Ford, avec des tas de cavaliers speedés et acrobatiques.
Comme dans Painted Stalion, ou un justicier indien n’est autre qu’une petite blonde – un genre de secrétaire de Chicago – blanche et menue, qui galope frénétiquement un mustang avec une coiffe de chef sioux !
Et c’est justement ces décalages, ces fantaisies dues au hasard ou aux nécessités de tournage qui fonctionnent : souvent un acteur ou réalisateur alcoolique sera remplacé au pied levé par un jeune qui devient une star en un feuilleton, par accident.
du temps où le cinéma était une aventure
Les bonus racontent ces improvisations, du temps où le cinéma était une aventure. Toutes les cascades et les inventions de ces petits films seront perfectionnées, décennie après décennie : on a l’impression de voir les premières photocopies de ce qui est aujourd’hui repros-laser et 3D.
Tous les dingues de ciné connaissent les productions Mascot puis Republic, qui leur ont donné les clés et l’arbre généalogique du grand Hollywood.
Collection Serial, Editeur : Bach Films. Bonus de Roland Lacourbe.
Flash Gordon, Zorro, Fu Manchu, X -men, Dick Tracy, Dare Devils, Lone Ranger, Jungle girl, Buck Rogers, Dr Satan, Tarzan… La plupart est tirée de bandes dessinées célèbres. Strips de grands quotidiens, mais aussi de nouvelles et romans de gare à succès.