New wave, bossa nova, Neue Deutsche Welle, la Contra Ola : sans même évoquer les sempiternels Godard & Truffaut, on en connaît un paquet, de vagues. Ajoutons-en quelques autres à notre inventaire : celles que déploiera, après milles ajournements, reports et autres impérities calendaires, le chorégraphe parisien (et actuel directeur du Centre national de danse contemporaine d’Angers) Noé Soulier et ses interprètes.
Six interprètes exactement, auxquel.le.s il convient d’adjoindre Tom De Cock et Gerrit Nulens, les deux musiciens de l’Ensemble Ictus, ce collectif musical bruxellois fondé dans les 90s, orchestre mouvant et contemporain lié à la figure tutélaire d’Anne Teresa de Keersmaeker qui l’associe quasi systématiquement à ses pièces. Ici, c’est auprès de Noé Soulier que les percussionnistes d’outre-Quiévrain donneront le rythme, battront le tempo, travailleront de leurs pulsations les mouvements des danseur.ses, tantôt coulés, tantôt esquissés voire suspendus, individuels ou collectifs.
Une pièce, une heure, où la danse, la musique et les mots de l’autrice Virginia Woolf se fondront les uns aux autres, remuant la métaphore berçante et implacable de ces vagues qui donnent leur nom à ces clairs-obscurs à l’intimité tremblotante, à ces re-constitutions sensitives. Un labyrinthe perceptif et mémoriel, dont le filin d’Ariane se tisse et se noue en temps réel, dans ses finesses et ses détours incessants. On devine que l’écriture millimétrée, préméditée, pourrait à tout instant basculer vers l’improvisation, le geste retrouvé, se tenant constamment sur cette ligne de crête aiguë, tourmentée de virgules et d’écumes, de scansions et de contrepoints rythmiques.
Pour profiter de ces Vagues en passager.e privilégié.e de cet arche de Noé (vous l’avez ?), sachez invoquer le nom de l’autrice idoine SUR CE LIEN, JUSTE LÀÀÀÀÀ !
Les Vagues, de Noé Soulier, le mardi 28 septembre à 20h00 @ La Manufacture (Bordeaux).