Du 30 juillet au 1ᵉʳ août, j’ai eu l’immense plaisir de m’immerger dans l’univers du Paléo Festival à Nyon, pour sa quarante-septième édition. Six jours et six nuits de pure magie, avec 250 000 festivaliers, plus de 250 concerts et spectacles répartis sur 8 scènes et 150 stands proposant une variété infinie de délices culinaires et de produits artisanaux. Un véritable carrefour des cultures, des sons et des esprits.
Le Paléo Festival, c’est avant tout un esprit. L’esprit de découverte, de partage et de fête. Dès mon arrivée, j’ai été accueilli par le cadre pittoresque de la campagne suisse, avec ses collines verdoyantes et la vue imprenable sur le lac Léman. Les scènes, disséminées sur le vaste site, semblaient se fondre harmonieusement dans le paysage, offrant une expérience immersive unique. Parmi les scènes emblématiques que j’ai sillonnées, Belleville a particulièrement retenu mon attention. En hommage à la culture underground du quartier parisien du même nom, celle-ci semblait fusionner avec Londres, offrant une programmation faisant la part-belle à la UK bass music.
Les atmosphères de plusieurs grandes villes du monde étaient magnifiquement représentées par les artistes à l’affiche : Lagos avec Burna Boy, Kinshasa avec Kin’Gongolo Kiniata, Dar es Salaam avec Twende Pamoja, Marseille avec IAM, Kingston avec Julian Marley, et bien d’autres encore.
Le Village du Monde et le Dôme ont mis en avant le riche vivier musical des Balkans, avec des musiciens légendaires et de nouvelles découvertes venant de Tirana, Belgrade, Sofia et Sarajevo.
Une programmation visionnaire qui mêlait l’avenir de la sono mondiale avec des genres tels que l’afrobeat et le singeli, tout en intégrant la scène électronique britannique. Des artistes légendaires comme Patti Smith partageaient l’affiche avec des talents émergents, témoignant de la volonté du Paléo de ne pas vieillir avec son public. Comme le souligne si bien Dany Hassenstein, le programmateur du festival : « Le Paléo ne veut pas vieillir avec son public. »
J’ai été particulièrement impressionné par le live de The Blaze ou de Vladimir Cauchemar, une véritable claque visuelle et sonore. Shantel & Bucovina Club Soundsystem a transformé la scène en une gigantesque piste de danse, et revoir Goran Bregović dans une ambiance qui nous transportait directement dans les Balkans était tout simplement inoubliable.
Une foule en liesse pour les visages du hip-hop d’avant et de la nouvelle scène, de IAM à Booba, en passant par Gazo et Tiakola ou PLK, le public était présent, et a pu découvrir d’autres univers musicaux, d’Europe de l’Est en passant par l’Afrique centrale ou par les rythmiques électroniques et les projets underground de différentes parties du monde.
Parmi les moments forts, Slimka a démontré dans le Club Tent toute la puissance du rap genevois, Sika Rlion avec son univers shatta-dancehall made in Réunion Island, ou encore le concert de Kin’Gongolo Kiniata que j’ai pu rencontrer juste après. Leur musique soukouss futuriste, créée avec des instruments fabriqués à partir d’objets recyclés, est à la fois explosive, visionnaire et ancrée dans les sonorités ancestrales du Congo.
Le public bouillonnait, nos corps transpiraient après avoir dansé des heures. Heureusement, des brumisateurs géants nous offraient des moments de fraîcheur. Et pour se rassasier, les stands représentaient ce qui semblait être les meilleurs mets de la planète. J’ai opté pour l’une des spécialités du festival, le hot fondue, entre deux concerts. Naviguer de scène en scène, passant du reggae à la drum’n’bass, puis au hip-hop, était une expérience en soi. J’ai eu le plaisir de recroiser des musiciens rencontrés lors d’autres événements, comme Alo Wala, renforçant cette sensation de communauté et de retrouvailles.
Le site du festival, avec ses multiples scènes et zones de détente, offrait une variété d’expériences incroyables. Que ce soit en se relaxant près du lac ou en explorant les diverses installations artistiques, chaque coin du festival vibrait d’énergie et de créativité.
Le Paléo Festival Nyon est plus qu’un simple festival de musique. C’est une célébration de la diversité culturelle, un hommage aux légendes vivantes et une plateforme pour les talents de demain. En somme, une expérience immersive et enrichissante, ancrée dans le cœur de la Suisse et ouverte sur le monde. Avec ses paysages magnifiques et sa programmation éclectique, le Paléo Festival continue de briller comme un phare de la musique et de la culture en Europe.