L’Italie et Malte avaient interdit au bateau de SOS Méditerranée l’accès à leurs côtes.
Le nouveau gouvernement d’extrême droite italien tient ses promesses. Matteo Salvini, ministre de l’intérieur affilié à La Ligue du Nord, a refusé de laisser accoster sur la péninsule le bateau de l’association SOS Méditerranée ayant sauvé plus de 600 personnes migrantes au large de la Libye. Ce bateau, qui selon Libération, devait transiter par les eaux maltaises (l’île en a elle aussi refusé la responsabilité) était à la dérive depuis dimanche, avec à son bord 629 personnes dont 123 mineurs et sept femmes enceintes. « Avec nous, la musique va changer », avait déclaré le nouveau ministre, qui surfe sur la vague anti-immigration italienne.
Dans un post Facebook, il expliquait dimanche soir que « Malte n’accueille personne, la France repousse les migrants à sa frontière, l’Espagne défend ses frontières avec les armes, en somme en Europe, tout le monde s’occupe de ses affaires. À partir d’aujourd’hui, l’Italie commence à dire non au trafic d’êtres humains, non au business de l’immigration clandestine. »
C’est pourtant bien l’Espagne qui vient d’annoncer qu’elle autoriserait le navire humanitaire à accoster dans le port de Valence. Pedro Sanchez, le président du gouvernement a déclaré dans un communiqué : « Il est de notre obligation d’aider à éviter une catastrophe humanitaire et d’offrir un “port sûr” à ces personnes ».
Comme le rappelle Reuters, les sauvetages en Méditerranée se sont multipliés ces derniers jours. Trois bateaux transportant plus de 500 personnes ont accosté en Italie au cours du week-end. L’occasion pour Matteo Salvini de proférer des menaces auprès des ONG de sauvetage en mer comme SOS Méditerranée : « On est en train de les scanner une par une », a-t-il déclaré. Après des accords (décriés) conclus avec la Libye pour empêcher les départs de bateaux, les arrivées en Italie ont baissé de 85% depuis le début de l’année.