Chaque jour, Radio Nova met un coup de projecteur sur un titre. Aujourd’hui : « England » de Tristesse Contemporaine.
C’était le début des années 2010. C’était le Paris branché sur courant alternatif, versant cold-wave qui fait danser (et froncer les sourcils). On bombait la torse, on dandinait le corps, la mine sévère. C’était un trio atypique qui avait fait sien l’adage qui dit que « la tristesse durera toujours » (Yves Charnet, Vincent Van Gogh). C’était une Japonaise à la batterie (Narumi), un Suédois à la guitare (Leo) et un Anglo-jamaïcain au micro (Mike). C’était une musique dark, progressive, une disco noire tellement ombrageuse que celui qui la chantait portait, en séance photo ou en live le masque, flippant à souhait, d’un âne gris — au premier rang en concert, retour d’expérience, l’attirail faisait son petit effet. C’était Tristesse Contemporaine, deux albums parus coup sur coup (à réécouter : les tubes très dark « 51 ways to leave your lover », « I didn’t know », « Hell is other people »), puis un troisième, un peu plus tard (Stop and start, 2017, pourvu du très hédoniste « Ceremony »).
C’était avant le changement. En 2022, le trio a en effet décidé d’éclaircir le propos, de l’alléger et surtout, de maquiller la piste de danse d’une touche de lumière qui n’était pas franchement sa spécialité dans le passé. De la lumière tamisée d’un sous-sol crado à celle, éclatante, d’une piste de danse. C’est pas « September » non plus. Mais ça change. On parle désormais de disco funk, de quelques moments house, hip-hop.
Ce changement, qui prend plusieurs formes (Mike, par exemple, a retiré son masque pour ne plus faire peur aux enfants), il est incarné par un garçon, qui a accompagné le trio à la production de ce quatrième album. Ce garçon, c’est Lewis OfMan, le producteur français surdoué dont on a fredonné le « Such a good day » pendant de longues semaines sur cette antenne.
Après avoir écouté une première démo du titre « Sly Fox » en 2019, il accepte d’accompagner ce trio quasiment devenu quatuor et pose même sa voix sur quelques sons de UNITED, ce nouvel album maquillé par une pochette en forme de drapeau qui regroupe les quatre nationalités des trois protagonistes (Angleterre, Jamaïque, Suède, Japon) mais qui aurait peut-être dû, aussi, en ajouter une cinquième.
Cocorico : on passe de l’autre côté de la Manche pour le single qu’on joue aujourd’hui sur Radio Nova, puisque c’est « England », summum absolu et rentre-dedans du disque (vous les reconnaissez, les claviers de Lewis ?), qu’on a décidé de vous présenter en priorité. Pour que la joie dure toujours ?