Igor est un homme. Un vrai. C’est du moins ce que laissent entendre les premières séquences de L’homme qui a surpris tout le monde, autour de ce garde-chasse qui sait se défendre face à des braconniers, comme montrer à sa femme et son fils qui commande à la maison.
Dans la vie c’est le destin qui commande. En l’occurence, celui d’Igor serait de bientôt mourir d’un cancer qu’il avait jusque la caché à tout le monde. Jusqu’à une discussion avec une mémé de son village qui lui raconte une fable selon laquelle un canard qui savait que l’heure de passer à la casserole approchait, s’était déguisé en poule et avait ainsi échappé à la mort. Igor la prend au pied de la lettre, et va désormais vivre comme une femme. Chose pas des plus aisées quand on vit dans un village de Sibérie à l’heure d’une Russie ultra-conservatrice.
L’homme qui a surpris tout le monde tient donc d’une version contemporaine du Vilain petit canard, camouflant sous son récit de conte, une histoire de discrimination. Mais aussi celle d’une identité masculine, qu’elle soit Russe ou d’ailleurs désormais bousculée. Elle prend littéralement des coups, lorsqu’Igor devient tête de turc de tout un village, le poussant à s’exiler pour accomplir sa métamorphose.
L’homme qui a surpris tout le monde, c’est du David Cronenberg sans les effets gore mais avec les mêmes questionnements : sur le rapport entre le spirituel et l’organique, sur la notion d’individu dans un groupe, ou la nécessité quasi-mutagène de se rebeller contre un ordre établi. Le ton aussi, âpre, radical, est similaire aussi; renforcé par la météo géographique comme humaine d’un coin naturellement hostile comme l’est la Sibérie.
Et pour autant c’est bien d’une histoire de réchauffement dont il est question ici, celle de rapports humains qui se doivent désormais d’être basés sur la compréhension et la tolérance.
A.M
En salle le 20 mars.
Nova vous offre des places de cinéma à dénicher juste en dessous grâce au mot de passe de la page facebook Nova Aime.
(Pensez à réactualiser la page si le jeu n’apparait pas)