VENT D’AILLEURS
Un vent d’ailleurs souffle sur Néo Géo avec le musicien brésilien Caetano Veloso. Il organisait le 9 mars une manifestation devant le Parlement de Brasilia contre la politique environnementale du président Jair Bolsonaro. Appelé « Ato pela terra » (Acte pour la Terre), ce mouvement dénonce notamment les projets de loi permettant l’utilisation prochaine de terres autochtones pour des exploitations minières. Les artistes Seu Jorge, Daniela Mercury, Emicida, Criolo, Duda Beat ou encore Nando Reis étaient présents. Un événement que nous raconte Bintou.
MUSIKACTU
Cette semaine, le Musikactu nous emmène au Congo, de Kinshasa à Brazzaville avec le chroniqueur Olivier Mukiandi.Trois découvertes avec la nouvelle scène rap inspirée de la rumba congolaise, qui oscille habilement entre les deux genres.
Les trois lettres du groupe MPR font référence au parti unique de l’ancien président Mobutu Sese Seko (Mouvement Populaire pour la Révolution). « Les beats sont teintés bien évidemment de rumba congolaise mais aussi du folklore traditionnel congolais. Quant aux paroles, elles dénoncent les anti-valeurs et les travers de la société congolaise sous le ton de l’humour kinois assez moqueur ou avec gravité »,comme en témoigne leur titre Ninito sali te.
Originaire de Goma, Innoss’‘B joue un genre qu’il nomme lui-même Afro Congo. Il le définit comme un mélange entre le sébène congolais et les sonorités de la musique urbaine d’Afrique de l’Ouest ( Afro Pop) chanté en lingala (une des langues officielles du pays). Après son tube Yo Pe , son single Mortel qui donne également son nom à son dernier album en est la preuve vivante.
Découvert en 2020 avec le Prix RFI Découverte sous le nom de Young Ace Wayé, Wayé revendique un rap contestataire. « Ses paroles énoncent des revendications fortes contre le gouvernement de Sassou-Nguesso, en place depuis plus de vingt-cinq ans » (après un premier mandat de 1979 à 1992). Mais ses textes peuvent aussi être légers, comme sa reprise du titre « Soulard » de Zao.
LE MAG D’ICI ET D’AILLEURS
Rencontre avec Julien Suaudeau et Mame-Fatou Niang, pour leur essai Universalisme, paru aux éditions Anamosa le 3 février.
Enseignants et documentaristes, leur ouvrage propose une lecture de la société qui n’efface pas l’histoire de La France et de ses ex-colonies, et n’occulte pas son héritage.
« Repenser l’universalisme classique, ce n’est pas réveiller le démon du particularisme, de la pureté biologique et des passions fascistes, ni tomber dans le piège de l’identité comme fondement de toute légitimité, ou couper la République en deux. C’est, tout au contraire, chercher le chemin d’un humanisme à la mesure du monde.»
Mame-Fatou Niang est maîtresse de conférences à Carnegie Mellon University (Pennsylvanie, USA). Elle travaille sur la question noire, l’antiracisme et l’universalisme en France. Elle s’intéresse également aux questions urbaines dans la littérature française contemporaine.
Julien Suaudeau est écrivain et réalisateur. Il enseigne et dirige le programme d’études cinématographiques à Bryn Mawr College. Ses travaux portent sur les angles morts de l’histoire coloniale et sur les mécanismes de refoulement dont elle fait l’objet dans le discours politique.
LE COUP DE CŒUR DE BINTOU
“La France enchantée” au Trianon le 28 mars.
« Pour chanter ce qui nous unit … », un grand concert avec des rencontres musicales inattendues, des chansons françaises interprétées par des duos d’artistes. Bintou échange avec la journaliste Élodie Maillot qui a entrepris de produire un grande soirée rassemblant musiciens, chanteurs et chanteuses qui vont former des duos inédits (Frànçois and The Atlas Mountains et Cindy Pooch, Arandel et Emmanuelle Parrenin, etc.) et interpréter des morceaux qu’ils portent au fond du cœur.
Ainsi, Frànçois and The Atlas Mountains et Cindy Pooch rendent hommage à « Didi » de Khaled et à « Ongele Mba » de Manu Dibango, Arandel convoque Joe Dassin avec Emmanuelle Parrenin, d’autres invitent “Les gens qui doutent” d’Anne Sylvestre. Un événement le 28 mars, sur la scène du Trianon, à Paris. Ci-dessous , le concert d’Agnès Jaoui et Enrico Macias à la synagogue Copernic en novembre 2021.
LE CLASSICO
Pour ce Classico, la journaliste Véronique Mortaigne revient avec Bintou sur le titre « Grandola, vila morena » du musicien militant portugais Zeca Afonso.
Hymne de la Révolution des Oeillets au Portugal en 1974, il a sonné le glas de la dictature salazariste suivie de la fin de colonisation portugaise en Afrique. La chanson créée par Zeca Afonso sera également interprétée par la reine du fado, Amalia Rodrigues, et apparaîtra en 2021 dans La série « La Casa de papel ».
WORLDMIX : Les nouveautés reggae jamaïcaines de Judah Roger
Cette semaine, Judah Roger livre un Worldmix cent pour cent reggae avec de nouvelles trouvailles dont lui seul a le secret. Avant son envol vers la Nouvelle-Calédonie, direction la Jamaïque pour cette sélection « reggae roots et moderne, qui tend vers le dancehall ».
Tracklist du worldmix reggae jamaïcain de Judah Roger :
Vanzo – Rumours (dubplate)
Owen Knibbs – Rude Boy
Tarrus Riley & Kabaka Pyramid – Love Alone
Black Am I & Kabaka – Jah In My Corner
Christopher Ellis – Rub a Dub
Sevana – Brand New
Tiwony & Kerosn – Vwéy
Vybz Kartel & Michal Rose – The Weed
Nation Boss – Déjà vu
Popcaan & Imeru Tafari – Elevate
Koffee – Pull Up
C’était Néo Géo Nova, une émission de Bintou Simporé, réalisé par Lucile Aussel avec la participation de Christian Nzonta, Hugo Ducamp, Melvin Schlemer, Youness Badet-Zebatte, Nabil Chafa et Guillaume Girault, à la rédaction Lena Gandrey, Judah Roger, Véronique Mortaigne, Olivier Mukiandi et à la vidéo et aux réseaux sociaux Sebastien Carriau , Bastien Stisi et Mathilde de Capèle.
À la semaine prochaine !